Le vacancier britannique Thomas Cook est en faillite. En Belgique, si la faillite n’est pas déclarée pour le moment, il n’est plus possible de réserver de voyage. Les succursales belges sont également très étroitement liées à la maison mère britannique en faillite. Le Fonds de garantie des voyages se prépare à un choc énorme.
Thomas Cook dispose de quatre succursales importantes en Belgique. La s.a. Thomas Cook Belgique est en partie responsable du chiffre d’affaires des voyages réservés en Belgique. Dans son bilan le plus récent, qui s’étend de début octobre 2017 à fin septembre 2018, l’entreprise, avec 87 salariés, a réalisé un résultat d’exploitation de 410 millions d’euros et un résultat opérationnel de près de 7 millions d’euros. L’entreprise est rentable depuis des années.
Pourtant, ce n’est qu’une partie de l’histoire. Ce qu’englobent les revenus d’exploitation de l’entreprise n’est pas tout à fait clair. Le chiffre d’affaires réalisé en Belgique pour les vacances en voiture et les city-trips ne figure pas au bilan de la S.A. Thomas Cook Belgique. Ce chiffre d’affaires est comptabilisé par l’intermédiaire d’une société holding suisse, Thomas Cook International. La filiale belge continue d’être rémunérée pour les services qu’elle fournit au groupe.
En outre, la s.a. Thomas Cook Belgium est particulièrement étroitement liée à la société mère britannique. Les créances et dettes sont en grande partie dues à d’autres filiales du vacancier. “Créances importantes sur des sociétés du groupe”, rapporte le rapport du conseil d’administration du mois de décembre. “Des développements négatifs au sein de ces sociétés du groupe peuvent les empêcher de rembourser leurs dettes, ce qui peut avoir un effet négatif sur le développement futur de l’entreprise ou sur sa pérennité”.
Dividendes généreux pour la société mère
Ces dernières années, la filiale a déjà versé beaucoup de bénéfices à la maison mère britannique. Depuis l’exercice 2012-2013, 430 millions d’euros de bénéfices lui ont été alloués.
Une autre ancienne filiale était également généreuse en ce qui concerne les distributions à la mère. Fin octobre 2017, la filiale aéronautique Thomas Cook Airlines Belgium a été vendue à une société holding située au-dessus de la compagnie aérienne VLM Airlines. Juste avant la reprise, Thomas Cook a retiré près de 95 millions d’euros du bilan de la filiale aéronautique, ce qui lui a donné un capital négatif de 8 millions d’euros.
La filiale de Thomas Cook qui emploi le plus de personne en Belgique est la S.A. Thomas Cook Retail Belgium. Elle inclut les employés des agences de voyages de l’entreprise, qui vendent les marques Neckermann et Thomas Cook. La filiale de luxe Pegase a été cédée en partie en juin dernier à un fonds avec les investisseurs belges Alain Grillaert et Hans Vanoorbeek.
L’emploi dans le réseau avec ses propres agences de voyages est en baisse depuis des années. Au cours de l’exercice 2017-2018, on comptait 544 employés. En 2010-2011, il y avait encore plus de 700 employés. Des restructurations ont été effectuées à plusieurs reprises dans les agences de voyages. La société NV Thomas Cook Retail Belgium enregistre une perte reportée de 11 millions d’euros. En outre, ce réseau dépend aussi fortement de la maison mère britannique en faillite. Selon le bilan le plus récent, l’entreprise dispose d’une ” lettre de confort ” de sa société mère ” afin que la continuité puisse être garantie au moins jusqu’en mai 2020 “. En d’autres termes, la société mère garantissait les obligations financières. Mais c’était avant la faillite.
Enfin, le vacancier en Belgique dispose d’une sorte de banque interne, la s.a. Thomas Cook Financial Services. Elle accorde des prêts à d’autres succursales et perçoit des intérêts à cet effet. Une autre société qui est complètement imbriquée avec les autres branches du groupe.