600 emplois à la trappe chez Duferco et NLMK à La Louvière

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Le plan de réduction des coûts des deux sites sidérurgiques louviérois Duferco et NLMK entraînera 50% de perte d’emplois, soit 601 des 1.357 travailleurs engagés sur les deux sites.

Un plan de réduction des coûts pour les deux sites sidérurgiques louviérois avait été annoncé il y a une semaine lors de conseils d’entreprise extraordinaires. Selon les directions des deux sites, les difficultés que traverse actuellement le marché de la sidérurgie sont à l’origine des mesures drastiques avancées jeudi matin, lors d’une réunion entre les syndicats et les directions des sites louviérois.

Les difficultés seraient induites par la demande, le niveau de prix du marché ne permettant pas de générer des ressources financières, par un marché incertain et une situation de trésorerie des clients ne permettant pas d’obtenir les assurances crédit pour les livraisons. L’obligation d’améliorer les délais de livraison ainsi que le coût de production dans le but de répondre au mieux à la demande pèseraient également lourd dans la balance.

Le plan d’économie annoncé toucherait jeudi près de la moitié du personnel actuellement engagé sur les deux sites, soit 601 travailleurs sur 1.357. Le plan devrait toucher toutes les catégories de travailleurs. “Les conventions d’entreprises pourraient être remises en cause. Les salaires pourraient également être affectés”, a indiqué Manu Morais du Setca-Centre. “Face à ces annonces, nous avons quitté la réunion avec la direction. Nos délégués vont aviser les personnels des deux sites.”

Le Setca a exigé, avant toute négociation du volet social, une présentation d’un plan industriel sérieux et crédible et les perspectives sur les cinq prochaines années. “Nous entendons également procéder à l’analyse complète de la situation financière de l’entreprise”, a précisé Manu Morais. “En effet, nous estimons que des économies plus importantes peuvent être réalisées ailleurs au sein de l’entreprise. Nous demandons par ailleurs la signature d’un accord-cadre avant d’entamer toute négociation.”

Les directions plaident pour le maintien de leurs activités à La Louvière

Les directions de Duferco et NLMK à La Louvière ont précisé dans un communiqué avoir rencontré les partenaires sociaux jeudi matin afin de leur exposer les pistes possibles pour assurer le maintien des activités à La Louvière. Les directions louviéroises de Duferco et de NLMK ont rappelé leur intention de maintenir leurs activités à La Louvière. Une réduction des coûts est toutefois devenue indispensable de part et d’autre pour la survie. “Le marché européen des produits longs s’effondre, aussi bien au niveau de la production qu’au niveau des prix de vente”, a indiqué la direction de Duferco, qui fait état d’une perte de 30% de la production globale depuis 2007 et d’une baisse de consommation dans les secteurs tels que l’automobile, la construction et la mécanique, ce qui a catalysé des répercussions négatives sur les prix de vente.

NLMK prévoit de son côté une perte de l’ordre de 100 millions d’euros en 2012. “La survie de l’entreprise est en danger”, a indiqué la direction. “NLMK La Louvière ne pourra envisager son avenir sans avoir, à court terme, adapté ses coûts à son niveau de vente, qui représente aujourd’hui moins de 50% de sa capacité de production.” En Europe, “la sidérurgie est actuellement confrontée à une situation de surcapacité”, souligne la direction de NLMK.

Les directions des entreprises affirment que différentes pistes ont été présentées jeudi aux partenaires sociaux pour permettre le maintien de des activités. “Les partenaires sociaux n’ont pas voulu discuter des propositions de la direction et ont quitté prématurément la réunion”, a-t-on indiqué chez Duferco.

Les deux directions ont souligné leur intention de privilégier le dialogue avec les syndicats et leur volonté de mettre rapidement au point un programme de travail.

“Nous sommes assommés mais réalistes” réagit la CSC Metal

Les représentants de la CSC Metal se sont dits “assommés” par l’annonce du plan de réduction des coûts, jeudi matin, par les directions de Duferco et NLMK à La Louvière. Ils entendent travailler à des contre-propositions. “Nous ne nous attendions pas du tout à l’annonce d’un plan de réduction des coûts aussi drastique”, a indiqué Camillo Daloisio de la CSC Metal. “Des pistes pratiques nous ont été proposées, touchant notamment quelque 600 travailleurs et des conventions d’entreprise. Nous voulons être réalistes. Rien de ce qui a été annoncé (lors de la réunion, NDLR) n’a été réalisé. A nous donc de travailler à des contre-propositions.”

La CSC souligne que les deux directions n’ont pas annoncé que l’outil louviérois allait disparaître. “Nous ne sommes pas dans une procédure Renault. Nous sommes conscients qu’il faut réduire les coûts et colmater les pertes des deux entreprises. Notre souci est en tous cas que le maximum d’emplois soient préservés. Nous pensons qu’il faut se donner le temps pour travailler sur un plan réaliste”, a conclu Camillo Daloisio.

Avec Belga

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