A l’avenir, plus personne ne va lire des livres en papier mais uniquement leur version numérique. C’est ce que laisse penser le dernier communiqué triomphateur de Amazon, le fameux libraire en ligne.
Le patron d’Amazon a carrément déclaré que sur les 3 premiers mois de 2010, pour 100 livres reliés vendus, Amazon a vendu 143 livres numériques via Kindle, une tablette de lecture numérique commercialisée par Amazon.
Amazon semble croire que l’avenir est tout tracé pour le marché de l’édition car depuis qu’Amazon a baissé le prix d’achat du Kindle, les ventes de livres numériques se sont intensifiées. Rien que sur le dernier mois de juin, pour 100 livres physiques vendus, ce sont 180 livres numériques qui l’ont été. Quand on écoute ce discours, on pourrait penser qu’une page de l’histoire de l’édition est en train de se tourner.
C’est en partie vrai. Je dis en partie car Amazon a l’art d’interpréter les chiffres à sa sauce. D’abord, ces chiffres ne sont valables que pour les livres qui sont disponibles à la fois physiquement et de manière numérique, ce qui est bien sûr un mode de calcul qui avantage les versions numériques. En effet, la version numérique est toujours moins chères que la version papier – le prix du livre numérique tourne autour de 8 euros.
Et puis, ce qui est remarquable dans le communiqué d’Amazon, c’est qu’il refuse de dire exactement combien de livres numériques ont été vendus. On a des rapports ou des progressions en pourcentage, mais pas de chiffres précis sur le volume de lecteurs Kindle ou de livres numériques vendus. Le concurrent Apple est lui très précis. En juin dernier, Apple a indiqué avoir dépassé le seuil de 3 millions d’iPad vendus depuis son lancement
Deux firmes américaines, l’une qui joue la carte de la transparence et l’autre qui joue à cache cache – c’est cela aussi la diversité dans le business.