Lire la chronique d' Amid Faljaoui
Vaccins, réseaux sociaux et le retour du cerveau reptilien
Et si nous parlions de notre fatigue sociale, morale, psychologique et de notre économie ? Les deux sont hélas liés pour le meilleur et pour le pire.
Souvenez-vous quand nous sommes entrés dans le premier confinement, nous étions en état de sidération, mais nous étions tous coopératifs face à cette nouvelle pandémie. Et comme un seul homme, nous applaudissions à 20h notre personnel médical ! A l’époque, nous pensions que cette épidémie serait réglée en quelques semaines, ou quelques mois au maximum. Un an plus tard la situation a dramatiquement changé… Et si nous tablions sur les vaccins pour, enfin, nous sortir de ce marasme sanitaire et économique, les retards de la campagne de vaccination nous font douter de cette sortie de crise…
Bref, nous entrons dans la deuxième année de ce virus avec un moral différent de mars 2020. Mais regardons d’abord les chiffres : la Belgique a terminé l’année 2020 avec une croissance négative de -6,2%. Pour vous montrer la violence du choc, c’est une contraction de notre PIB (c’est-à-dire de notre richesse nationale) trois fois plus importante qu’en 2009, lorsque la crise bancaire a éclaté. Mais attention : souvenez-vous aussi, l’an dernier, les chiffres des économistes étaient encore plus alarmistes et on s’attendait à un chiffre plus négatif encore que nos -6,2%. Cela veut dire quoi ? Simplement que lorsque nous avons retrouvé notre liberté de sortir et de consommer, l’économie est repartie comme une balle. D’ailleurs durant le 3ème trimestre en Belgique, on a vu une croissance de 11%, c’est énorme.
Ensuite, si une partie de la population ne comprend rien à Internet ou s’en méfie, il faut lui rappeler que sans le numérique, notre économie n’aurait pas pu rebondir aussi vite. Pour dire les choses plus simplement, si la même crise était arrivée il y a 15 ans, nous aurions tous été par terre, car à l’époque, nous n’aurions pas pu recourir massivement au télétravail par exemple. Le numérique nous a ainsi sauvés d’une crise beaucoup plus profonde.
Le numérique a rendu le citoyen plus résilient pour travailler et aussi pour se divertir. Mais, ce n’est pas une raison de penser que tout va bien et que le retour à la normale est pour demain. La campagne de vaccination doit absolument réussir car les populations sont fatiguées, et hélas, tout est reporté. Aujourd’hui, même le nouveau James Bond n’arrive pas à sortir sur nos écrans et est, une nouvelle fois, reporté. Il faut donc aller vite avec cette campagne de vaccination d’autant que les braillards des réseaux asociaux, avec leur indignation quotidienne, montrent que la profusion conduit à la confusion. Les réseaux sociaux, et l’anonymat qui va avec, c’est l’émotion qui l’emporte sur la réflexion, c’est le retour du cerveau reptilien, et c’est le retour des ténèbres et de l’ignorance !
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