Une feuille de route pour guider les géants pétroliers vers une transition énergétique

Un groupe d’investisseurs institutionnels, qui pèsent plus de 10.000 milliards de dollars, a mis au point une feuille de route pour les géants pétroliers, avec des exigences en matières d’engagements minimaux et de publication sur leurs performances environnementales.

Le groupe Institutional Investors Group on Climate Change (IIGCC), basé à Londres et qui compte Allianz ou UBS parmi ses membres, veut ainsi créer un environnement équitable pour les entreprises pétrolières qui permette notamment une comparaison juste de leurs engagements. La publication de ces normes suit “une série de discussions de haut niveau entre des investisseurs de premier plan et des majors du pétrole et gaz”, précise un communiqué de l’IIGCC mercredi.

Plusieurs “majors” internationales pétrolières comme “BP, Eni, Repsol, Shell et Total” vont à présent tester la mise en place de ces exigences avec en vue “un déploiement plus vaste à travers le secteur”.

“Plus de 20 investisseurs institutionnels parmi les plus gros du monde (…) se sont lancés dans des discussions avec des groupes de pétrole et gaz de premier plan (…) pour convenir d’une série d’exigences pour le secteur afin qu’il parvienne à la neutralité carbone” explique l’IIGCC dans son communiqué.

Ces normes rassemblées dans un document intitulé “Net Zero Standard for Oil and Gas” (les normes pour la neutralité carbone dans les hydrocarbures”) détaille les mesures que les entreprises du secteur doivent prendre et comment elles doivent faire état de leurs actions dans leurs comptes, “afin que les investisseurs puissent équitablement évaluer leurs progrès” face à l’urgence climatique.

Les normes exigées par l’IIGCC comprennent notamment un engagement à atteindre la neutralité carbone, une stratégie publiée, des objectifs clairs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre, des investissements pour la croissance future cohérents avec les objectifs de revenus plus “verts”, etc.

Les entreprises sont également appelées à prendre en compte l’impact de leur transition sur leurs employés ou sur les communautés où elles opèrent.

Certaines entreprises, comme BP, se sont déjà engagées à la neutralité carbone d’ici 2050 mais les investisseurs soulignent qu’il y a “des variations importantes dans l’ampleur” de ces promesses.

Le groupe d’investisseurs note ainsi qu’il n’y a “pas de manière évidente de parvenir à la neutralité carbone” mais qu’il y a “plusieurs options disponibles qui peuvent être rassemblées dans un plan crédible”.

Ce dernier peut comprendre “la diversification dans de nouvelles activités, particulièrement les renouvelables, travailler avec les clients pour les inciter à passer à des une consommation d’énergie moins polluante”, “faire appel aux technologies pour réduire les émissions” ou “cesser l’exploration” de nouveaux gisements.

Les rapports alarmants pour l’évolution du climat se multiplient. Outre les ONG et une partie du grand public, les entreprises du secteur énergétique sont désormais sous la pression croissante des investisseurs pour limiter drastiquement leur empreinte carbone.

Greenpeace et ShareAction, contactés par l’AFP, n’étaient pas disponible pour commenter ce rapport.

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