L’Internet des objets bouleverse notre monde

L’Internet des objets (Internet of Things – IoT) et l’analytique des mégadonnées (Big Data Analytics) seront à coup sûr les rejetons prometteurs de la quatrième révolution industrielle qui est actuellement en cours. À court terme, ces deux technologies vont en effet modifier notre société au point de la rendre méconnaissable. Que nous le voulions ou non, le secteur des assurances doit s’adapter à cette nouvelle réalité, et fait dès lors face à un défi de taille.

” On s’attend à ce que d’ici 2020, plus de 40 milliards d’objets seront connectés entre eux “, explique Jan Meeuwis, R&D Implementation Manager chez Fidea Assurances. ” L’Internet des objets en est encore à ses débuts, mais les fabricants sont d’ores et déjà en train d’intégrer des capteurs dans les voitures, les maisons, les smartphones, les appareils ménagers et les équipements d’utilité publique. L’étape suivante sera d’y ajouter une fonction de communication, qui permettra la transmission de toutes sortes de mesures. L’objectif final étant que les objets se mettent à communiquer entre eux de façon indépendante. ” Si tout cela a encore des airs de science-fiction aujourd’hui, cela n’en deviendra pas moins la norme à court terme. Les voitures autonomes, que de nombreuses marques sont actuellement en train de tester, en sont un parfait exemple.

Une société changée au point d’en être méconnaissable, induit également un défi de taille pour les assureurs. Ces derniers se sont donc activement attachés à cartographier ces évolutions afin de pouvoir les anticiper. Partant du vécu numérique, de nouveaux acteurs se présentent. Ce sont les start-up de l’InsurTech. ” L’entreprise néerlandaise Chipin par exemple a développé une technologie qui permet de proposer des solutions d’assurances spécifiques sur la base du comportement routier du conducteur “, explique Jan Meeuwis. ” L’IoT ouvre une foule de nouvelles possibilités. Grâce aux données des utilisateurs de tous ces objets, les assureurs seront capables de mieux évaluer les risques. Il y a là un énorme potentiel pour des produits d’assurances novateurs, développés à partir d’un usage effectif et individuel. “

L’assureur deviendra de plus en plus un ‘coach en risques’.

Nouveaux risques

Il est évident que le rôle de l’assureur va profondément changer. ” Nous allons évoluer vers l’assurance en temps réel, avec une progression de la prévention sur la base de capteurs et de modèles de données. L’assureur deviendra de plus en plus un ‘coach en risques’ “, assure Jan Meeuwis. ” Il s’agit d’une toute nouvelle donne, qui ne manquera pas d’avoir un impact sur le modèle de distribution actuel. Les courtiers devront eux aussi s’adapter à cette nouvelle réalité. “

La quatrième révolution industrielle fera naître beaucoup de nouveaux risques. Il n’y a jamais eu autant de données disponibles, et celles-ci contiennent souvent des informations très personnelles, par exemple en matière de santé. Jan Meeuwis : ” La protection de la vie privée comporte plus de risques que jamais, mais la plus sérieuse nouvelle source de risques est la cybernétique. Pas nécessairement à cause de l’une ou l’autre malveillance, mais tout simplement parce que des erreurs peuvent se glisser dans les applications numériques. “

Le cyberrisque prend constamment d’autres formes.

La menace la plus grave reste la cybercriminalité, et elle suscite beaucoup d’inquiétude. ” Le plus grand défi pour les assurances réside dans le polymorphisme de cette cybercriminalité, qui rend très difficile la tenue d’un historique. De plus, l’ampleur des risques ne cesse d’augmenter. Prenez par exemple la cyberattaque du ver/rançongiciel Wannacry qui a au printemps dernier fait plus de 200.000 victimes dans le monde, et qui a touché aussi bien des particuliers et des PME, que des multinationales et des gouvernements. Comment assurer ce genre de risque de façon cohérente et exhaustive ? “, s’interroge à voix haute Jan Meeuwis.

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