Hégémonie allemande sur le marché haut de gamme

“A la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent”, dit la légendaire expression de l’international de football britannique Gary Lineker. Une locution qui semble également faire loi dans le monde automobile, lorsque l’on s’attache aux résultats des marques premium en Belgique, du moins et ce, même si un challenger américain s’est fortement fait remarquer ces derniers temps.

Sur le marché des voitures premium, la fidélité viscérale du Belge est une évidence. Depuis des temps immémoriaux, la trinité allemande (Mercedes, BMW et Audi) demeure le trio à battre pour la concurrence. Et cette année n’a pas fait exception: Mercedes a vendu plus de 32.000 voitures au cours des neuf premiers mois de l’année, BMW un peu plus de 28.000 et Audi plus de 24.000 voitures. Les sino-suédois de Volvo, quatrièmes sur la liste, suivent de loin, avec près de 17.000 voitures nouvellement immatriculées.

NEDC

Pour la première fois depuis longtemps, Mercedes-Benz a été en mesure de surpasser son principal concurrent BMW sur le marché belge, même si les chiffres laissent apparaître quelques ambiguïtés. Fin août, le journal De Tijd indiquait en effet que Mercedes avait rapidement et massivement immatriculé des voitures en son propre nom au cours de l’été. La marque à l’étoile aurait procédé de la sorte car certains véhicules, encore homologués selon l’ancien test d’émissions NEDC, n’étaient plus autorisés à être immatriculés dans l’UE à partir du 1er septembre. Après les avoir immatriculées en son nom, Mercedes vend ces voitures en tant qu’occasions, ce qui demeure plus rentable que de les envoyer à la casse. Ce n’est pas une pratique inhabituelle en Belgique, mais le nombre d’immatriculations ” propres ” chez Mercedes au cours de cet été est trois fois plus élevé que celui d’Audi et même huit fois plus élevé que celui de BMW, selon les chiffres que De Tijd a rassemblés.

Chiffres en baisse

Peu importe les ” scores ” de Mercedes dans les classements, tous les acteurs s’accordent à dire que le marché automobile n’a pas vraiment connu son meilleur cru cette année. La plupart des marques premium doivent également avaler des chiffres en baisse (voir tableau). Pour certaines marques telles que Land Rover et Porsche, ces reculs ont même été substantiels. L’incertitude quant à l’avenir du diesel, la saturation générale du marché, les discussions sur la taxation des voitures, mais également sur la voiture électrique qui est sur le point de percer (mais dont le prix reste généralement élevé) poussent de nombreux clients potentiels à reporter leur achat.

En dehors de Mercedes et Volvo, il n’y a que deux autres marques du top 11 des marques premium qui peuvent présenter un bilan positif: les Français de DS grâce au succès de la commercialisation de DS 7 Crossback et bien sûr les Américains de Tesla. C’est surtout grâce à l’introduction de leur Model 3, plus accessible (prix de départ : environ 50.000 euros), qu’ils ont pour ainsi dire quadruplé leurs ventes par rapport à l’année dernière. En septembre, par exemple, Tesla a vendu plus de voitures que Nissan, Honda, Mitsubishi et Alfa Romeo.

D’ailleurs, s’il devait y avoir le moindre doute quant à la fidélité sans faille du Belge à l’égard de ses choix en matière de voitures premium, Infiniti le balayerait aussi sec. Si la marque de luxe de Nissan n’a jamais vraiment réussi à percer dans notre pays, elle semble maintenant bel et bien anéantie : entre janvier et septembre, seulement dix-neuf voitures ont été vendues. Même Ferrari (101), Bentley (81) et Rolls-Royce (26) s’en sont bien mieux sorties.

Hégémonie allemande sur le marché haut de gamme

Les prix des batteries en chute libre

Une grande part du coût d’une voiture électrique réside dans le prix de la batterie. C’est l’une des raisons principales pour lesquelles de nombreuses voitures électriques sont aujourd’hui encore plus chères que leurs équivalents à moteur à explosion. Cependant, selon AlixPartners, les prix de ces batteries vont baisser considérablement dans les années à venir. Dans une étude récente, le cabinet d’experts-conseils prévoit une baisse de 35% des prix au cours des cinq prochaines années. Actuellement, une batterie de voiture électrique coûte approximativement 140 dollars par kWh. D’ici 2024, ce prix devrait tomber sous les 100 dollars. À titre de comparaison: en 2010, 1 kWh coûtait environ mille dollars. Mais AlixPartners met en garde: l’évolution imprévisible des prix des métaux rares tels que le lithium, le cobalt et le nickel, nécessaires à la production de batteries, pourraient mettre des bâtons dans les roues de cette démocratisation. AlixPartners estime également qu’entre 2019 et 2024, les constructeurs automobiles investiront au total quelque 200 milliards de dollars dans l’électrification de leurs gammes. La part de marché des voitures électriques, qui est actuellement de 2 à 3%, passerait ainsi à 15-20% en 2025, puis à 30-40% en 2030.

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