(Belga) La compagnie aérienne irlandaise à bas coûts Ryanair devrait réduire sa part de 29,8% au sein de sa compatriote Aer Lingus, juge la commission britannique de la concurrence dans une décision préliminaire. La Commission européenne a déjà bloqué l’offre publique d’achat (OPA) de Ryanair fin février.
“Ryanair Holdings pourrait avoir à réduire sa part au sein d’Aer Lingus”, la commission jugeant que “sa part de 29,8% pourrait réduire la concurrence sur les liaisons entre la Grande-Bretagne et la République d’Irlande”, a-t-elle indiqué jeudi dans un communiqué. La Commission publiera sa décision finale d’ici au 11 juillet. Selon l’autorité, la part détenue par Ryanair lui “donne la capacité d’influencer la politique commerciale et la stratégie d’Aer Lingus, son concurrent principal sur ces liaisons”. Elle empêche en outre Aer Lingus “de fusionner ou de se rapprocher d’une autre compagnie afin de faire des économies d’échelles et de réaliser des synergies pour rester compétitive”. La compagnie à bas coûts pourrait enfin bloquer l’adoption en assemblée générale d’une augmentation de capital d’Aer Lingus ou empêcher sa compatriote de vendre ses créneaux horaires sur l’aéroport londonien d’Heathrow, estime la commission. Cette décision préliminaire de la commission survient alors que la Commission européenne a mis son veto fin février au rachat d’Aer Lingus par Ryanair qui a dénoncé un blocage “politique”. La compagnie en était à sa troisième offre de rachat d’Aer Lingus depuis 2007. Ryanair a immédiatement indiqué qu’elle ferait appel de la décision de la commission britannique de la concurrence si elle “maintenait sa position intenable dans sa décision finale”. Qualifiant cette décision de “bizarre et de fausse”, le patron de Ryanair, Michael O’Leary, a affirmé que l’implication de la commission britannique dans un dossier qui concerne “deux compagnies irlandaises dont une (Aer Lingus) représente moins de 1% du trafic aérien britannique, est un nouvel énorme gaspillage d’argent des contribuables britanniques dans une affaire qui a peu voire pas d’impact sur les consommateurs britanniques”. (Belga)