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“La Bourse américaine a eu peur que l’économie crée plus d’emplois que prévu”

La Bourse de New York vient d’enregistrer un record historique jamais atteint depuis… 1957. Amid Faljaoui nous explique que ce record boursier est le fruit d’une dépendance à une drogue douce, mais une drogue quand même. Et cette drogue, ce sont les taux d’intérêt bas, très bas !

La Bourse américaine ne vit plus dans ce monde, elle ne vit plus dans notre réalité quotidienne. La meilleure preuve, c’est qu’hier mercredi, l’indice S&P500 a dépassé les 3000 points.

En clair, cet indice, qui regroupe les 500 plus grosses entreprises cotées en Bourse aux Etats-Unis, a établi un record historique puisque c’est la première fois qu’il dépassé le seuil des 3000 points depuis la création de cet indice en 1957 ! Et pourquoi ce record historique ?

Réponse : tout simplement parce qu’un homme, le président de la Banque centrale américaine, c’est-à-dire la plus haute autorité monétaire mondiale, a dit quelques mots qui laissent entendre qu’il va diminuer les taux d’intérêt à la fin du mois de juillet.

C’est fou, mais la Bourse reste accro aux taux d’intérêt bas, c’est sa came principale depuis plusieurs années et elle ne peut plus s’en passer. Et donc, en quelque sorte, le président de la Banque centrale américaine a joué le rôle du dealer qui rassure le junky en lui disant qu’il ne doit pas avoir peur, que de la came il en a encore pour lui.

Oui, sauf que le junky, c’est la Bourse et que la Bourse gère la pension des américains et l’épargne des Européens. Ce qui est aussi dingue dans ce record historique de la Bourse de New York, c’est qu’elle continue de grimper malgré les menaces.

La Bourse américaine ne vit plus dans ce monde.

Les menaces, il y en a plein : la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis qui n’est pas encore terminée, il y a les tensions entre l’Iran, ses voisins arabes et les Etats-Unis, il y a aussi le ralentissement économique en Chine et en Europe, il y a le Brexit qui nous pend toujours au nez.

Bref, cette hausse du marché des actions semble bizarre et paradoxale. Au point d’ailleurs qu’elle met pas mal d’investisseurs mal à l’aise. Beaucoup conseillent d’ailleurs de sous-pondérer les actions, autrement dit, de profiter de la hausse actuelle pour vendre des actions et se mettre à l’abri en cash. En attendant.

Mais en attendant quoi ? Pas simple de répondre à cette question, car en dépit de toute logique économique, la Bourse continue de monter et le cash ne rapporte rien, absolument rien.

La Bourse est donc en mode “après moi, les mouches”. La meilleure preuve, c’est que vendredi dernier elle avait chuté. Et pourquoi ? Parce que les Etats-Unis avaient créé plus d’emplois que prévu. Autrement dit, les investisseurs ont pensé que comme l’économie allait mieux, la Banque centrale américaine n’allait plus baisser ses taux.

Vous vous rendez compte : la Bourse a eu peur du fait que l’économie crée plus d’emplois que prévu, il y a de quoi perdre son latin, du moins pour ceux qui ont étudié cette langue morte. Mais depuis hier, la Bourse américaine est rassurée, le marchand de came continuera à distribuer la coke pour tout le monde. Il n’y aura pas de rupture de stock.

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