Les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream ont, comme annoncé, baissé mercredi matin à près de 20% de ses capacités, selon les données de l'opérateur allemand, renforçant les risques de pénurie cet hiver en Europe.
Les prix du gaz européen poursuivaient leur envol mardi, atteignant un plus haut niveau depuis le record historique de mars, après l'annonce la veille de nouvelles coupes drastiques des livraisons via le gazoduc Nord Stream annoncées par le géant gazier russe Gazprom.
La raréfaction des livraisons de gaz russe en Allemagne remet sur le tapis la question de l'énergie nucléaire, en principe bientôt abandonnée, mais dont une prolongation n'est plus désormais complètement exclue.
Le géant gazier russe Gazprom a invoqué la "force majeure" pour s'exonérer de sa responsabilité vis-à-vis des baisses massives de ses livraisons de gaz à l'Europe, ont indiqué mardi les principaux clients allemands de l'entreprise.
Alors que Gazprom réduit encore ses livraisons de gaz à l'italien Eni (groupe), l'Allemagne et avec elle l'Europe sont entrés lundi dans une période de grande incertitude sur la suite de leurs importations de gaz russe, déjà fortement réduites ces dernières semaines et qui pourraient bientôt se tarir complètement.
Le géant allemand de l'énergie Uniper perd "plusieurs dizaines de millions d'euros" par jour en raison de la réduction des livraisons de gaz russe, une situation "plus tenable" qui l'a contraint vendredi à officialiser sa demande d'aide à l'Etat.
L'Allemagne court à la pénurie de gaz et devra faire des "choix de société très difficiles" pour les ménages et les entreprises si les livraisons russes diminuent encore, a prévenu vendredi le ministre de l'Economie Robert Habeck.
Branle-bas de combat : l'Allemagne a pris dimanche des mesures d'urgence pour sécuriser son approvisionnement en énergie face aux baisses récentes de livraison de gaz par le groupe russe Gazprom, impliquant notamment un recours accru à la plus polluante des énergies, le charbon.
Le patron du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, a défendu jeudi les choix de son groupe, qui ne cesse de baisser ses livraisons à l'Europe dans le contexte de l'offensive russe en Ukraine et des sanctions occidentales contre Moscou.
Le prix du gaz européen a augmenté de 24% jeudi, après la nouvelle réduction de livraison de gaz par la Russie. Gazprom a réduit ses livraisons via le gazoduc Nord Stream et tant Eni, Engie que Uniper ont témoigné avoir reçu moins de gaz naturel.
Les prix du gaz ont fortement augmenté en Europe mardi alors que le géant russe Gazprom a annoncé ce jour baisser de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream.
Le géant russe Gazprom a annoncé mardi baisser de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream, des équipements nécessaires n'ayant pas été livrés par le groupe allemand Siemens.
Le gazier russe Gazprom a confirmé avoir suspendu mardi les livraisons de gaz au fournisseur néerlandais GasTerra face à son refus de payer en roubles, litige né de l'offensive militaire russe contre l'Ukraine.
"La situation est grave, mais la Belgique est pleinement préparée", a affirmé la ministre fédérale de l'Énergie Tinne Van der Straeten, après une réunion d'urgence concernant la suspension des livraisons de gaz par la Russie à la Pologne et la Bulgarie.
Prise à la gorge par sa dépendance au gaz russe, l'Allemagne s'est découvert un autre talon d'Achille : le poids des capitaux russes dans ses raffineries de pétrole, oléoducs et autres réservoirs de gaz.
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé mardi la "pression" exercée contre Gazprom en Europe, soulignant que nationaliser des actifs russes était "une arme à double tranchant".
L'Etat allemand va prendre le contrôle temporaire de la filiale allemande du géant russe Gazprom, en raison de son "importance pour l'approvisionnement" en énergie de l'Allemagne, a annoncé le ministre de l'Economie Robert Habeck.
Le Kremlin a minimisé jeudi la portée de sa mesure obligeant les Européens à payer leurs factures de gaz en roubles et non plus en euros, jugeant qu'il s'agissait d'une simple opération de change.