Guillaume Faury succèdera mercredi à Tom Enders à la tête d'Airbus, ouvrant une nouvelle ère marquée par des défis industriels et commerciaux considérables et sous la menace de plusieurs enquêtes judiciaires.
L'A380, dont la dernière commande d'Emirates pérennise le programme, est un vaisseau amiral qui a permis à Airbus d'asseoir sa stature de géant de l'aéronautique, sans toutefois se transformer en succès commercial.
Emirates a commandé 36 A380 pour un montant catalogue de 16 milliards de dollars et offert une bouffée d'oxygène pour le géant d'Airbus, qui peut ainsi pérenniser son programme phare et espérer débloquer le compteur auprès d'autres compagnies.
Airbus a une fois de plus dépassé son concurrent Boeing en termes de commandes d'avions en 2017, preuve de sa résilience malgré les affaires qui le visent, mais reste derrière l'américain pour les livraisons et confronté aux méventes de son vaisseau amiral, l'A380.
Airbus a pour la première fois évoqué lundi un possible arrêt de l'A380, son programme emblématique boudé par les clients depuis deux ans et suspendu aux commandes de son principal donneur d'ordres Emirates ou à l'ouverture de nouveaux marchés.
Espérant éviter une crise interne, Airbus va remanier sa direction avec le départ prochain de son numéro deux, Fabrice Brégier, qui sera remplacé par le patron d'Airbus Helicopters, Guillaume Faury, tandis que le PDG Tom Enders ne renouvellera pas son mandat en 2019.
Airbus réunit son conseil d'administration jeudi dans un climat délétère en raison des affaires visant le groupe et des rumeurs sur l'avenir de ses plus hauts dirigeants, qui font craindre une déstabilisation du géant aéronautique, une situation suivie de près par Paris et Berlin.
Quelques jours après son rapprochement avec le canadien Bombardier, Airbus a fait voler pour la première fois jeudi son nouvel avion long-courrier, l'A330neo, avec l'ambition face à Boeing de devenir "leader y compris sur les gros porteurs".
Airbus a ouvert mercredi en Chine un centre de finition pour gros porteurs A330: un nouvel argument de vente pour l'avionneur européen, qui dispute âprement à son rival américain Boeing un marché chinois à l'insolente croissance.
L'Airbus A350-1000, plus gros bimoteur de l'avionneur européen, a effectué jeudi son premier vol d'essai, dans l'espoir de damer le pion à son rival américain Boeing et son fer de lance le "triple 7".
Airbus Group va fusionner avec sa branche d'aviation commerciale, tandis que toutes les divisions prendront le seul nom d'Airbus, dans un objectif de "simplification de la gouvernance" et d'"optimisation de l'efficacité".
L'annonce d'une réduction de la cadence de production de l'A380 sonne comme un revers pour Airbus, après un énorme investissement dans ce navire amiral qui a marqué l'histoire de l'aéronautique.