Emploi: de grandes disparités entre les communes

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Enseignement, formation, mobilité, cadre de vie… les communes ont en leur possession des leviers pour agir sur le marché du travail, même si cette compétence relève plutôt du champ d’action du fédéral et des Régions, constate ING dans la 3e étude d’une série consacrée par la banque aux pouvoirs locaux.

“Dire que l’emploi est une compétence exclusivement fédérale ou régionale reviendrait un peu à botter en touche. Il faut aller plus loin. Il y a des leviers de pouvoir au niveau communal en termes d’emploi. Les communes peuvent orienter une série de politiques pour améliorer la situation”, estime l’économiste Philippe Ledent, tout en reconnaissant que la situation n’est pas simple et ne peut être changée facilement à court terme.

Parmi ces leviers, figurent l’enseignement et la formation, la mobilité, le cadre de vie et la politique à l’égard des entreprises (parcs d’activité, infrastructures adéquates, environnement ‘business friendly’…).

L’étude d’ING constate qu’il existe de grandes disparités entre les communes en matière de marché du travail, le taux de chômage, par exemple, variant de 2,7% à Lo-Reninge (Flandre occidentale) à 29% à Saint-Josse-ten-Noode. En 2016, le taux de chômage en Belgique s’élevait à 10,9%.

Autre enseignement: il existe une relation assez forte, mais négative, entre le taux de chômage dans une commune et le taux d’activité. En d’autres termes, les communes au taux de chômage élevé ont tendance à avoir un taux d’activité plus faible. “C’est un peu comme si le taux de chômage était l’arbre qui cache la forêt, comme si la situation était en réalité plus grave. Derrière un taux de chômage élevé se cache bien souvent une réalité beaucoup plus dure, avec beaucoup de gens qui se sont retirés du marché du travail”, analyse Philippe Ledent.

Si des écarts très importants existent entre les communes belges, l’évolution, positive, sur la période 2005-2014, de leurs taux de chômage et taux d’activité est plus homogène. Ce constat est vrai pour toutes les tranches d’âge, à l’exception des jeunes de 18 à 29 ans. Dans 289 communes, le taux de chômage des 18-29 ans a diminué alors que dans les 300 autres, il a augmenté, sans qu’une explication franche et claire à ce constat ne ressorte.

Enfin, l’étude classe la plupart des communes en quatre catégories: celles qui sont “importatrices” nettes de travailleurs (elles ont davantage de postes de travail que d’habitants ayant un emploi), avec un taux de chômage plus ou moins élevé que la moyenne nationale, et celles qui sont “exportatrices” nettes de travailleurs (elles ont moins de postes de travail que d’habitants ayant un emploi), avec un taux de chômage plus ou moins élevé que la moyenne.

La plupart des grandes villes wallonnes (Charleroi, Liège, Namur, Mons) se classent parmi les communes importatrices de travailleurs mais avec un chômage élevé. Ces communes connaissent un problème d’inadéquation entre les qualifications demandées par les entreprises et celles de la population en âge de travailler. Les politiques d’emploi devraient dès lors se concentrer sur l’enseignement et la formation, recommande l’étude.

Mais ces mêmes villes wallonnes sont, le plus souvent, entourées de communes qui sont “exportatrices de travailleurs” tout en ayant un chômage élevé. Les politiques d’emploi devraient dès lors, dans ces cas, également s’atteler à attirer davantage d’entreprises, suggère-t-on.

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