2020 Retraites : pas de marge de man½uvre…

“Il faut bien se rendre compte que les pensions constituent une dépense automatique dans le budget de l’Etat : il n’y a pas de marge de manoeuvre”, observe d’entrée de jeu Peter De Keyzer. Voilà pourquoi le problème est tellement épineux. On connaît la solution : il faut absolument travailler plus longtemps. “Le taux d’emploi reste insuffisant, en particulier dans la population plus âgée, poursuit l’économiste en chef de BNP Paribas Fortis. Dans cette optique, l’augmentation automatique des salaires liée à l’ancienneté pose un gros problème. On commence à en discuter, mais cela prend du temps. Trop”. André Sapir, professeur à l’ULB, partage cette vue et y ajoute deux éléments. “Pour ceux qui veulent lever le pied sans décrocher, il faut élaborer des systèmes de temps partiel pour les dernières années de carrière. Et ne plus pénaliser le travail des pensionnés.”

La problématique des retraites est d’autant plus aiguë que le coût global du vieillissement est sans cesse revu à la hausse, embraye Peter Vanden Houte : “Dans son rapport 2002, le Comité d’étude sur le vieillissement (CEV) le chiffrait à 25,3 % du PIB à l’horizon 2030. Ce niveau fut en réalité atteint… en 2011. Celui de 2030 est aujourd’hui attendu à 29,5 %”. Pourquoi cette différence ? Parce que la croissance économique estimée ne fut pas au rendez-vous. “Il faut saluer le frein mis aux prépensions par le gouvernement Di Rupo, concède l’économiste en chef d’ING : c’est la première réforme sur les pensions depuis 15 ans. Même si le processus est trop graduel et souffre trop d’exceptions dans les grosses entreprises en difficulté. Cela reste de toute manière très insuffisant et il faut aller beaucoup plus loin sur le terrain des pensions.”

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