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Sortir la Grèce de l’Eurozone ne réglera pas tout !

Nous sommes de plus en plus proches d’une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais le drame ne s’arrêtera pas là.

L’homme ne brille pas toujours par la sobriété de ses analyses mais Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe des ministres des Finances, a publié un communiqué des plus remarquables jeudi matin. Le Premier ministre luxembourgeois y affirme que “la Grèce ne doit pas rester à tout prix dans la zone euro”. Une telle déclaration était littéralement impensable voici quelques jours encore. Le référendum grec a, depuis, bouleversé les esprits.

Cela a été peu remarqué mais les Grecs se sont exprimés sur le programme d’assainissement que l’Europe et le FMI leur imposent. Un sondage d’opinion en fin de semaine dernière, dont le Wall Street Journal notamment s’est fait l’écho au début de cette semaine, montrait que la majorité des Grecs rejettent le plan d’assainissement. Une sortie de la zone euro en est la conséquence inévitable.

En avril de l’année dernière déjà, nous avons soutenu que l’option la moins mauvaise pour la Grèce était une sortie de la zone euro. C’est plus que jamais le cas aujourd’hui… encore qu’une sortie demeure une option très coûteuse. Mais il n’y a plus de bonnes options pour la Grèce.

Il serait très naïf de penser qu’avec la sortie de la Grèce, même si cela s’opérait d’une façon ordonnée, les problèmes seraient réglés. Loin de là. Presque immédiatement se poserait la question de savoir si un pays comme le Portugal ne devrait pas lui aussi se retirer. L’économie portugaise suit l’exemple grec à toute vitesse. Cela s’arrêtera-t-il avec le Portugal ou d’autres pays – et malheureusement de beaucoup plus grands – entreront-ils en ligne de mire ? Un telle spirale négative n’a rien à voir avec l’irrationalité des marchés et tout à voir avec l’incapacité des dirigeants de la zone euro de prendre des décisions sérieuses et crédibles.

Le problème de la viabilité de l’union monétaire continuera à se poser pleinement après une sortie de la Grèce et éventuellement d’autres pays de la zone euro. Même sans la Grèce et le Portugal, l’Eurozone doit rechercher une union politique, sans laquelle l’union monétaire ne peut survivre. Des noeuds devront être tranchés, identiques à ceux qui ne le sont pas aujourd’hui…

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