(Belga) La grève du lait en 2009 et le déversement de 3 millions de litres dans champs organisé alors à Ciney avait mis en lumière les difficultés énormes rencontrées par les producteurs, belges et européens, confrontés à des prix de production que leurs revenus ne permettaient plus d’assumer. Trois ans plus tard, peu de choses ont changé, indique Erwin Schöpges, vice-président du MIG (Milk producer Interest Group) et lui-même producteur.
“Les agriculteurs sont découragés, déçus de constater que les choses n’ont pas bougé. Ils sont peu nombreux aujourd’hui”, explique Erwin Schöpges. “Si on n’inverse pas cette tendance, l’agriculture familiale est condamnée à disparaître au profit des exploitations de calibre industriel”. “Lorsque l’on est payé 24 ou 25 centimes le litre, alors que le coût de production s’élève à 40 centimes, on ne peut pas tenir le coup longtemps”, déclare M.Schöpges. “L’an dernier, 900 exploitations ont dû fermer, les agriculteurs travaillent sans salaire et s’endettent”. Les producteurs déplorent le manque d’entrain des hommes et des femmes politiques à légiférer pour tenter d’améliorer la situation des agriculteurs. “Aujourd’hui, seule Monika Dethier (députée Ecolo au parlement wallon) est présente. Les autres politiques sont sans doute aux Fêtes de Wallonie…”, ironise-t-il. “Nos problèmes sont pourtant importants car, tôt ou tard, ce sont tous les consommateurs qui en paieront le prix”. Erwin Schöpges rappelle que les agriculteurs ont déjà remis toute une série de propositions aux députés européens et qu’ils attendent maintenant une réaction du banc politique. Le Premier ministre Elio Di Rupo a promis de les rencontrer dans les prochains jours. “Nous espérons qu’il tiendra promesse”, conclut M.Schöpges. (PVO)