Vouchers corona: le secteur belge du voyage demande 20 millions de prêt
Le secteur belge du voyage a demandé quelque 20 millions d’euros de prêt destiné au remboursement des vouchers Corona, ont indiqué jeudi les ministres de l’Economie et des Finances, Pierre-Yves Dermagne et Vincent Van Peteghem, et la secrétaire d’Etat à la Protection des consommateurs, Eva De Bleeker.
Au début de la crise du coronavirus, en mars 2020, des consommateurs avaient reçu des “vouchers corona” en échange de leurs vacances à forfait annulées. Avec ces bons à valoir, les clients pouvaient réserver un nouveau voyage durant un an. À partir de cette date, les consommateurs qui ne les avaient pas encore utilisés pouvaient en demander le remboursement. Le tour-opérateur avait alors six mois pour rembourser le consommateur. Ces remboursements pèsent cependant comme une épée de Damoclès sur le secteur du voyage dont un certain nombre d’entreprises risquaient de ne pas être en mesure d’assumer financièrement une telle charge.
Pour permettre aux organisateurs de voyages à forfait de rembourser correctement les bons toujours en circulation, un prêt d’État de 210 millions d’euros été prévu. Il concerne les bons à valoir qui n’ont pas déjà fait l’objet d’un remboursement ou qui n’ont pas encore été utilisés par le voyageur. La Chambre approuvera jeudi la proposition de loi qui permet la mise en oeuvre de ce mécanisme. Le SPF Economie a reçu un dossier de demande de prêts de bons à valoir de quelques 70 organisateurs de voyages, représentant ensemble un montant total de 20 millions d’euros. Les montants demandés sont très variables d’un dossier à l’autre: de quelques dizaines de milliers d’euros à plus de 2 millions d’euros.
Le SPF Economie analyse les demandes et prévoit, pour les dossiers approuvés, un versement du prêt en janvier 2022 au plus tard. Les voyagistes qui contractent le prêt d’État ne peuvent l’utiliser que pour rembourser les bons en circulation et doivent transférer les montants directement au consommateur. Les prêts sont accordés à un taux d’intérêt annuel de 3 % et ont une durée de cinq ans à compter de la date de signature du contrat de prêt. Le dossier a connu du retard. Le gouvernement a mené une concertation avec tous les acteurs concernés, notamment les assurances. Il a également dû attendre le feu vert de la Commission européenne qui s’est assurée de la compatibilité de la formule avec les règles en matière d’aide d’Etat. Celui-ci a été donné le 15 novembre.