Valls: “Le TTIP ne pourra pas aboutir”, sous sa forme actuelle

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Le Premier ministre français Manuel Valls a averti mardi que le projet de traité de libre-échange transatlantique (Tafta ou TTIP) “ne pourra pas aboutir” s’il ne garantit pas le maintien du “niveau d’exigence” de la France en matière de santé et d’environnement.

“Je veux être très clair: il ne pourra pas aboutir s’il n’apporte pas les garanties que le niveau d’exigence que nous avons en France pour la santé et l’environnement de nos concitoyens sera maintenu”, a déclaré M. Valls dans un discours à une conférence gouvernementale sur l’environnement.

“Aujourd’hui nous sommes trop loin du compte”, a-t-il estimé.

“Il n’y a pas de frénésie ni française ni européenne à signer à n’importe quel prix, n’importe quoi”, avait-t-il assuré.

A Hanovre, en Allemagne, le ministre français de l’Economie Emmanuel Macron a lui aussi plaidé pour un accord “complet, ambitieux, (qui) ne doit renier aucun de nos intérêts” et négocié “en parfaite transparence”, ajoutant: “Nous n’avons pas d’urgence”.

Le TTIP vise à supprimer les barrières douanières et règlementaires entre les Etats-Unis et l’UE, mais rencontre une forte résistance dans la société civile qui critique son opacité et l’impact qu’il pourrait avoir sur l’agriculture, la santé ou l’environnement.

“On s’éloigne d’un accord”

La possibilité de conclure un accord sur un traité de libre-échange transatlantique (Tafta ou TTIP) “s’éloigne”, a déclaré mardi le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, Matthias Fekl, qui mène les négociations pour la France.

Interrogé sur RTL sur l’éventualité de la signature d’un accord avant la fin de l’année, M. Fekl a répondu “Non, je ne pense pas. On s’éloigne d’ailleurs des chances, ou des risques, chacun jugera, de conclusion tout court”, a-t-il ajouté alors qu’un nouveau cycle de négociations se tient cette semaine à New York.

Enumérant les sujets sur lesquels la France attend des avancées, comme l’environnement, la transparence des discussions, ou les procédures d’arbitrage, il a affirmé souhaiter “un bon accord”.

Mais “il n’y a pas de frénésie ni française ni européenne à signer à n’importe quel prix, n’importe quoi”, a-t-il assuré.

Ce vaste accord commercial, en négociation depuis 2013, vise à supprimer les barrières douanières et réglementaires entre les Etats-Unis et l’UE. Il rencontre cependant une forte résistance dans la société civile qui critique notamment son opacité, mais aussi l’impact qu’il pourrait avoir sur l’agriculture ou l’environnement.

“Je ne vois pas l’Europe comme devant suivre les Etats-Unis”, a-t-il justifié. “Le premier ensemble économique au monde, c’est l’Europe, le premier ensemble qui pèse dans le commerce international par sa valeur, par son poids, c’est l’Europe. L’Europe doit se faire entendre en tant que telle”, a-t-il répété.

“Il n’y a aucune raison de se mettre à la remorque de tel ou tel continuent, ou tel ou tel pays, fût-il un partenaire et un allié”, a-t-il insisté alors que le président américain Barack Obama vient d’effectuer une tournée européenne entre autres pour pousser les négociations entre l’UE et les USA sur cet accord de libre échange.

Le président français François Hollande avait affirmé mi-avril que la France pouvait “toujours dire non” si les conditions qu’elle a posées, concernant la transparence ou encore l’accès aux marchés publics, n’étaient pas respectées.

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