USA: la Fed salue les progrès de l’économie et n’annonce pas de resserrement monétaire
L’économie américaine a progressé, a salué mercredi la Banque centrale américaine (Fed), qui a maintenu son soutien monétaire en l’état et indiqué qu’elle voulait observer encore avant de resserrer sa politique, relevant que des nuages menacent toujours les perspectives.
La Fed a, sans surprise, maintenu ses taux directeurs dans une fourchette de 0 à 0,25%, où ils avaient été abaissés en urgence en mars 2020 face à la pandémie de Covid-19. Elle a également, à l’issue de cette réunion qui avait débuté mardi matin, conservé le niveau actuel de 120 milliards de dollars par mois d’achats d’actifs, qui ont permis aux marchés de continuer à fonctionner malgré la crise.
“Grâce aux progrès de la vaccination et au fort soutien politique, les indicateurs de l’activité économique et de l’emploi ont continué à se renforcer”, a salué la Fed dans le communiqué mercredi.
La Banque centrale relève aussi que “les secteurs les plus touchés par la pandémie ont montré des améliorations, mais ne se sont pas complètement relevés”.
Elle a également souligné que “des risques persistent sur les perspectives économiques”. Le variant Delta notamment, qui a fait repartir les cas de Covid-19 dans de nombreuses régions du monde, menace désormais la belle reprise économique américaine.
“Facteurs transitoires”
La Fed n’a en revanche fourni aucune indication sur le calendrier de réduction de son soutien monétaire, indiquant simplement qu’elle continuerait, avant de resserrer sa politique, à “évaluer les progrès lors des prochaines réunions”.Certains analystes attendent une annonce sur ce sujet fin août, lors de la conférence des banquiers centraux mondiaux à Jackson Hole (Wyoming), ou bien fin septembre, lors de la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed.
L’institution monétaire répète qu’elle veut que l’économie soit tirée d’affaire avant d’agir. Ses membres s’étaient, lors de la dernière réunion en juin, majoritairement prononcés en faveur d’un premier relèvement en 2023.
La hausse des prix aux États-Unis connaît son rythme le plus rapide depuis 13 ans, +3,9% sur un an en mai pour l’indice PCE suivi par la Fed et dont le chiffre de juin sera publié jeudi, et +5,4% en juin pour l’indice CPI. “L’inflation s’est accélérée, reflétant largement des facteurs transitoires”, a encore indiqué la Fed mercredi.
Elle anticipe 3,4% d’inflation cette année, puis une stabilisation près de son objectif de 2%, à 2,1% en 2022 et 2,2% en 2023, selon les prévisions publiées en juin, et qui seront actualisées lors de la réunion monétaire de septembre.
Succession
La Réserve fédérale refuse de relever trop tôt les taux directeurs, craignant que cela ne freine la reprise économique et le redressement du marché de l’emploi. Une politique qui va dans le même sens que la préconisation faite mardi aux banques centrales par le Fonds monétaire international (FMI), “de poursuivre l’approche de politique monétaire fondée sur les données économiques“, selon Petya Koeva Brooks, sa directrice adjointe. Pas de resserrement trop hâtif des conditions monétaires, donc, mais un suivi de très près de la situation.
Le FMI estime lui aussi que l’inflation sera temporaire, mais a pointé du doigt le risque qu’elle persiste, tablant pour les Etats-Unis sur 4% d’inflation en 2021, puis 2,5% d’ici la fin de l’année prochaine. La succession de Jerome Powell, qui arrivera fin janvier au bout de son premier mandat de quatre ans, pourrait aussi être abordée lors de la conférence de presse. Mais l’intéressé devrait éluder ces questions.
Il revient en effet à la Maison-Blanche, restée jusqu’à présent silencieuse sur ce sujet très politique, de le maintenir ou non à la tête de la Fed pour quatre années supplémentaires. Il y a quatre ans, Donald Trump avait choisi de remplacer Janet Yellen par Jerome Powell. Celle qui était alors à la tête de la Fed est aujourd’hui la secrétaire au Trésor de Joe Biden.
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