Un tiers de l’économie mondiale sera en récession cette année
C’est le frigorifiant message de nouvel an adressé cette année par Kristalina Georgieva, la patronne du Fonds monétaire international.
Selon Kristalina Georgieva, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), un tiers de l’économie mondiale devrait tomber en récession cette année. Pour l’Union européenne, c’est même la moitié de la zone qui souffrirait d’une croissance négative.
Interrogée sur la chaîne télévisée américaine CBS, la directrice du FMI a averti que cette année 2023 sera “plus difficile” que l’an dernier. “Même dans les pays qui ne sont pas en récession, cette récession sera ressentie pas des centaines de millions de personnes”, dit-elle, car le monde devra affronter les ralentissements conjugués des économies américaine, européenne et chinoise.
Déjà en octobre, le FMI avait publié des prévisions assez pessimistes, estimant que “la croissance mondiale devrait ralentir, passant de 6 % en 2021 à 3,2 % en 2022 et 2,7 % en 2023. Il s’agit du profil de croissance le plus faible depuis 2001, exception faite de la crise financière mondiale et de la phase aiguë de la pandémie de COVID-19”, avaient affirmé les économistes du fonds. Visiblement, ces prévisions d’automne sont confirmées, voire aggravées en ce début d’année.
Depuis des mois, la guerre en Ukraine, la hausse des prix et celle des taux d’intérêt pèsent sur les grandes économies mondiales, mais l’avertissement de Kristalina Georgieva s’explique aussi par un dernier événement : la propagation du covid en Chine.
Coup de froid chinois
Dans son blog, ce lundi matin, l’économiste en chef de CBC, Bernard Keppenne, insiste aussi sur ce point : “après une politique zéro covid qui a paralysé l’économie, le laisser-aller, avec comme conséquence l’explosion des contaminations, a eu finalement exactement le même effet”, note-t-il.
Il souligne notamment que l’indice PMI manufacturier officiel, c’est-à-dire le baromètre des directeurs d’achat dans l’industrie, “est passé de 48 à 47, signant ainsi sa plus forte baisse depuis février 2020. L’indice PMI officiel des services affiche une chute encore nettement plus vertigineuse en passant de 46.7 à 41.6, soit un niveau qui n’avait plus été vu depuis février 2020, poursuit Bernard Keppenne, qui ajoute que “la situation n’a sans doute pas atteint son pic des contaminations, ce qui devrait encore accentuer les pénuries de main-d’oeuvre temporaires et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement”.
Pour la première fois en 40 ans, la croissance chinoise ne devrait pas dépasser cette année celle de l’économie mondiale. Elle pourrait même lui être inférieure.
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