Thomas Dermine: “Il faut un plan européen de 5.000 milliards d’euros pour le climat”
Le secrétaire d’État à la Relance, Thomas Dermine, plaide mardi dans L’Echo et De Tijd pour un plan de l’Union européenne à 5.000 milliards d’euros sur dix ans pour le climat, un niveau indispensable à ses yeux si l’Europe veut rester crédible dans ses objectifs climatiques.
Pour atteindre ce montant, le socialiste francophone voit en partie des mesures fiscales européennes (impôt minimum sur les multinationales, taxe sur les transactions financières, mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, taxation des géants du numérique, lutte contre la fraude), et en partie l’intervention des banques centrales, à travers de la création monétaire et l’émission de dettes rachetées par la BCE.
Thomas Dermine prend en exemple le grand plan de relance et résilience de l’UE, financé par un emprunt commun inédit à cette ampleur. Cette opération devrait être répétée chaque année pour respecter l’accord de Paris, dit-il dans une prise de parole qui n’engage pas l’ensemble du gouvernement.
“Nous avons des contacts bilatéraux informels avec plusieurs États membres. Aucun n’a dit que l’idée est stupide, mais ça va être une bataille politique, c’est l’essence du changement
Ce débat est aussi lié à la réforme des règles budgétaires de la zone euro (Pacte de stabilité, avec ses plafonds de 3% de déficit public et de 60% de dette publique par rapport au PIB), actuellement suspendues jusque fin 2022.
Les investissements verts doivent être exclus du calcul des plafonds, exhorte-t-il au moment où la Commission européenne s’apprête à lancer une consultation publique sur la réforme des “règles de Maastricht”. “Nous avons des contacts bilatéraux informels avec plusieurs États membres. Aucun n’a dit que l’idée est stupide, mais ça va être une bataille politique, c’est l’essence du changement”, selon M. Dermine.