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Tesla et le parc à bébé

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Tiens, pour changer, je vais vous parler aujourd’hui de deux chiffres, et d’une bizarrerie que personne ou presque n’a remarqués.

Le chiffre est facile à retenir : c’est Tesla qui vaut 808 milliards de dollars en Bourse. C’est énorme pour ne pas dire phénoménal. Si vous additionnez la valeur en Bourse de constructeurs automobiles comme GM, Ford, Toyota, BMW, Honda, Daimler, Hyundai, Mazda, Subaru et Volkswagen, vous arrivez au chiffre de 807 milliards de dollars. Autrement dit, Tesla pèse un milliard de dollars en plus en Bourse que 10 autres constructeurs automobiles. C’est fou, c’est dingue, mais c’est ça aussi la Bourse : elle donne une prime à l’avenir. Que ce soit justifié ou pas, les investisseurs pensent que le monde de demain sera électrique. La Bourse est écolo par anticipation si vous voulez.

Un autre exemple montre cette préférence des investisseurs boursiers pour les constructeurs 100% électrique. Le constructeur automobile suédois Polestar veut entrer en Bourse début 2022. Pourtant Polestar est un nouveau venu dans l’industrie automobile. Il n’a vendu que 10.000 voitures l’an dernier. Ce n’est rien si vous le comparez à Renault qui rien qu’en Europe a vendu l’an dernier 100.000 Zoe électriques. Mais que voulez-vous, la Bourse s’en fiche et valorise aujourd’hui Polestar à 20 milliards de dollars soit 2 fois la taille de Renault en Bourse. C’est même plus que Nissan qui vend aussi nettement plus de voitures que Polestar. En attendant, comme la Bourse est amoureuse des voitures électriques, Elon Musk qui détient 20% de Tesla s’est installé à la première place du podium des personnes les plus riches au monde avec 220 milliards de dollars de fortune personnelle. Il a planté son rival Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon qui lui reste scotché à 188 milliards de dollars.

Ca c’est pour les chiffres, mais je vous avais aussi parlé d’une bizarrerie qu’avait remarqué Marc Fiorentino mon commentateur boursier préféré. Il a raison : l’ambiance est étrange en ce moment. Les médias n’évoquent quasi plus le virus et on ne voit plus d’images d’hôpitaux débordés. Mais comme le fait remarquer Marc Fiorentino, personne n’ose annoncer que la crise sanitaire est finie de peur d’être ridicule si jamais une 5e vague devait surgir. Et donc, nous continuons à porter des masques et à montrer notre passe sanitaire. L’Etat nous a mis derrière les barreaux d’un parc à bébé pendant presque deux ans. J’espère qu’il aura le bon goût de nous prévenir quand la crise sera vraiment finie.

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