SportsTech Belgium: un projet ambitieux
Agoria, la fédération belge des entreprises du secteur technologique, lance une nouvelle marque avec l’ambition de créer, à terme, un pôle d’activités “sport & tech” à Tubize, proche du centre d’entraînement des Diables Rouges. Objectif: valoriser le savoir-faire belge en la matière et attirer des start-up du monde entier.
Ce sont les prémices d’une nouvelle aventure technologique qui se dessinent aujourd’hui à Tubize. Ce jeudi 14 octobre, se tient le premier SportsTech Belgium Summit au centre d’entraînement de l’Union belge de football. Si les Diables Rouges ne sont pas présents à l’événement, leur coach Roberto Martinez a quant à lui accepté d’y donner une conférence devant un parterre de spécialistes du sport et du numérique. L’entraîneur catalan est en effet l’un des orateurs renommés de ce sommet inédit qui entend placer Tubize, à moyen terme, sur l’échiquier des start-up qui veulent révolutionner le monde du football et d’autres disciplines sportives.
Avec ses 60 exposants et ses invités de prestige, le SportsTech Belgium Summit marque le coup d’envoi d’un projet plus ambitieux qui se réalisera en deux étapes. Dans un premier temps, 10 start-up actives dans la sphère “techno-sportive” seront sélectionnées pour participer à un “programme d’accélération” de huit semaines prévu de la mi-novembre à la mi-janvier. Encadrés par des coachs qui veilleront au développement de leur entreprise, les participants seront aussi mis en contact avec des investisseurs potentiels pour faire de leur projet “sport & tech” un business rentable.
Un centre d’expertise wallon
Inspiré de l’expérience Wallifornia Music Tech lancée il y a quatre ans déjà, ce SportsTech Accelerator vise clairement les mêmes ambitions: dénicher et booster des start-up prometteuses en les rassemblant physiquement dans un même programme d’accompagnement, cette fois non plus dans le secteur de la musique, mais dans le monde du sport et des nouvelles technologies.
Audacieuse, l’idée est d’enclencher une dynamique dans les prochaines semaines pour espérer, dans un deuxième temps, transformer l’expérience éphémère en une activité durable portée par une nouvelle marque: SportsTech Belgium. “Nous voulons développer à Tubize un centre d’expertise wallon ‘sport & tech’ qui sera tourné vers l’international puisqu’il sera voisin du camp d’entraînement des Diables Rouges qui bénéficient eux-mêmes d’une renommée mondiale, explique Clarisse Ramakers, directrice d’Agoria Wallonie, la fédération des entreprises du secteur technologique qui chapeaute le projet. Notre souhait est donc de créer une véritable infrastructure qui sera un démonstrateur où les entreprises actives dans ce secteur pourront tester en grandeur nature des innovations proposées par des start-up.”
Une “Silicon Valley du sport”
Parmi les 2.100 membres que compte Agoria au niveau national (550 pour la Wallonie), une petite centaine d’entre eux font partie du Sports & Entertainment Technology Club, un cercle créé il y a 16 ans déjà et qui représente les entreprises technologiques actives dans le secteur du sport et du divertissement. On y trouve de très grosses sociétés comme EVS, Barco ou Schréder, mais aussi des petites structures plus modestes comme le studio d’animation DreamWall ou encore la société Dirty Monitor spécialisée dans le video mapping.
C’est au sein de ce club, qui participe volontiers à des missions économiques à l’étranger, qu’est née précisément l’idée de cette marque SportsTech Belgium. Une marque qui doit surtout porter le projet de créer à terme un véritable hub pour les start-up belges du secteur, mais aussi pour des sociétés étrangères qui voudraient s’installer à Tubize pour mieux se faire connaître .
“Notre ambition globale, c’est que la Belgique devienne une Silicon Valley du sport, confie Nicolas Bourdon, président du Sports & Entertainment Technology Club. L’Union belge de football est d’ailleurs très réceptive et soutient notre projet qui prévoit d’installer, d’ici deux ou trois ans, un camp de base définitif à Tubize.”
Plus de visibilité
Porté par la marque SportsTech Belgium, ce futur pôle d’activités sera non seulement une structure de connexion entre le monde du sport et du business, mais offrira surtout plus de visibilité aux start-up belges concernées. “En Belgique, nous avons des grosses entreprises qui cherchent à faire des investissements ou des acquisitions dans ce secteur et qui ont tendance à aller voir ce qui se passe à l’étranger parce que les start-up belges manquent tout simplement de visibilité, regrette Clarisse Ramakers, directrice d’Agoria Wallonie. C’est pareil pour l’Union belge qui se tourne paradoxalement vers les pays étrangers quand elle cherche une expertise dans ce domaine. Il y a clairement un gap en Belgique et le but est donc de le combler en favorisant la mise en relation des différents acteurs du secteur avec un lieu physique.”
Parallèlement à cette mission essentielle de soutenir les start-up émergentes, le but de SportsTech Belgium est aussi de donner plus d’écho aux entreprises déjà membres du Sports & Entertainment Technology Club. Car ces sociétés qui agissent souvent de concert à l’international lorsqu’elles participent, par exemple, à des missions économiques, n’ont paradoxalement pas la même démarche sur le territoire belge. “Nous sommes au top à l’international mais malheureusement, en Belgique, on n’arrive pas à le montrer, déplore Diego Algaba, manager du Sports & Entertainment Technology Club. Nous avons donc besoin d’un lieu fédérateur et démonstrateur du savoir-faire de nos entreprises et c’est aussi ce rôle de vitrine qu’entend jouer le futur hub qui sera installé à Tubize.”
Quatre axes
Pour amorcer ce plan ambitieux, Agoria débute donc en “douceur” avec son SportsTech Belgium Summit organisé ce 14 octobre à Tubize. Soutenu par l’Union belge de football, l’événement s’articule autour de quatre grands thèmes qui seront aussi les axes de réflexion du futur centre d’expertise wallon. Le premier s’intéresse aux technologies qui aident les sportifs à augmenter leurs performances (dispositifs portables, analyse de données, programmes de récupération physique, etc.). Le deuxième thème épingle davantage les supporters et les contenus qui leur sont proposés (audience, expérience client, technologies immersives, etc.). Le troisième axe concerne le management et les organisations (consultance, monétisation, droits de diffusion, etc.), tandis que le dernier thème est dédié aux infrastructures “intelligentes” qui accueillent les manifestations sportives (connectivité, sécurité, développement durable, etc.).
Dans la foulée de ce premier sommet, le SportsTech Accelerator prendra ensuite le relais pour huit semaines d’immersion créative et financière. A ce jour, une vingtaine de start-up ont déjà postulé pour ce programme d’accélération qui ne retiendra que 10 candidats à la mi-novembre. Les start-up “sport & tech” intéressées par le projet ont encore trois semaines pour déposer leur dossier de candidature auprès du Sports & Entertainment Technology Club de la fédération Agoria.
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