Si l’économie wallonne s’est redressée, le pouvoir d’achat a tardé à suivre

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L’économie wallonne s’est redressée ces dernières années mais la reprise reste décevante, en particulier si on la compare à la croissance enregistrée par l’ensemble de la Belgique et à celle de la zone euro. En outre, si le taux de chômage est en baisse depuis 2014, les gains en termes de revenus ont tardé à se manifester, le pouvoir d’achat des ménages wallons ne progressant réellement qu’en 2016 et surtout en 2017, ressort-il du 3e rapport sur l’économie wallonne publié ce mardi par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS), la SOGEPA et le département de la compétitivité et de l’innovation du SPW.

Après la récession enregistrée en 2012 et 2013, la croissance du PIB wallon a repris lentement en 2014 et 2015 (+1% de croissance sur un an) puis s’est renforcée les 2 années suivantes, avec une croissance estimée à 1,9%.

Cette reprise se caractérise, au sud du pays, par un raffermissement du commerce extérieur et par le dynamisme des investissements. Elle se révèle également riche en emplois, “avec des créations d’emplois robustes générant une baisse du chômage dans un contexte d’atonie de l’offre de travail”, a pointé Frédéric Caruso, économiste à l’IWEPS.

Entre 2015 et 2017, la croissance de l’emploi moyen a ainsi dépassé les 1% par an, l’emploi intérieur wallon comptabilisant 1,254 million de personnes.

Mais malgré cette embellie, les gains en termes de revenus ont tardé à se manifester, le revenu disponible réel des ménages wallons n’augmentant réellement qu’en 2016 (+1%) et en 2017 (+1,3%). Parallèlement, le taux d’épargne de ces derniers a chuté à un taux plancher (7,9% en 2017), “un phénomène structurel en Wallonie”.

“En d’autres termes, les ‘futurs vieux’ wallons auront un emploi mais plus la capacité d’épargner, ce qui met en danger leurs conditions de vie”, a résumé Sébastien Brunet, l’administrateur général de l’IWEPS en rappelant dans la foulée que le rapport présenté ce mardi ne “constitue pas une évaluation des politiques publiques menées”.

Ce dernier met par contre en lumière “les flux de grande ampleur” sur le marché du travail en Wallonie, les mouvements des travailleurs étant nettement plus élevés que le nombre de postes créés. Ce qui signifie, concrètement, que de nombreuses embauches concernent des postes existants et non de nouveaux postes.

L’analyse s’attarde enfin sur le secteur de la chimie, qui représentait, en 2015, 5,1% de la valeur ajoutée en Wallonie et 2,1% de l’emploi. Domaine hétérogène, ouvert à l’international et innovant, il doit aujourd’hui améliorer son ancrage régional tout en améliorant la croissance de ses entreprises, ont conclu l’IWEPS, la SOGEPA et le SPW.

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