Séisme + tsunami + Fukushima = récession au Japon ?

© Reuters

Le gouvernement nippon a évalué à 297 milliards de dollars le coût de la catastrophe du 11 mars dernier, sans compter, donc, l’impact de Fukushima. Ensemble, ces trois éléments risquent de pousser le Japon dans la récession dans les prochains mois.

L’impact économique du séisme, du tsunami et de l’accident nucléaire de Fukushima risque de pousser le Japon dans la récession dans les prochains mois, selon un panel d’économistes interrogés par le quotidien économique Nikkei. Une récession est définie par deux trimestres consécutifs de contraction du PIB.

Le triple désastre a fait plonger la confiance des investisseurs, les exportations et la consommation domestique, résume mardi le Nikkei après avoir étudié les rapports publiés par les 11 principaux instituts financiers privés. Dans ce contexte, la reprise n’est pas attendue avant le troisième trimestre (juillet-septembre), indique-t-il.

En moyenne, le produit intérieur brut de la 3e puissance économique mondiale pourrait se contracter de 0,6 % en rythme annualisé au premier trimestre de 2011 par rapport au précédent, puis de 2,6 % durant les trois mois suivants (avril-juin). L’économiste le plus pessimiste prévoit même une chute de 7,1 % au deuxième trimestre.

“La plupart d’entre eux s’attendent à ce que la consommation et les exportations continuent à baisser” entre avril et juin, écrit le Nikkei. L’économie nippone a déjà décru de 1,3 % en rythme annualisé durant le dernier trimestre de 2010, selon les statistiques officielles.

Les exportations devraient particulièrement baisser dans l’automobile et l’électronique, les secteurs dont la production est la plus affectée par les dégâts et perturbations diverses provoqués par le séisme et le tsunami du 11 mars.

Presque tous les experts s’attendent désormais à une reprise au second semestre avec une croissance de 1,2 % entre juillet et septembre, puis de 5,6 % au dernier trimestre, toujours en rythme annualisé.

Le gouvernement a évalué à 25.000 milliards de yens (297 milliards de dollars) le coût de la catastrophe du 11 mars. Ce qui ne comprend pas l’impact des rejets radioactifs de la centrale de Fukushima.

Japon : la croissance affectée au premier semestre avant un rebond selon l’OCDE

La croissance du Japon devrait être amputée de 0,2 à 0,6 point de pourcentage au premier trimestre puis de 0,5 à 1,4 point au deuxième, en raison des catastrophes naturelles et nucléaire, mais la reconstruction permettra un rebond dès le troisième trimestre, a estimé mardi l’Organisation de coopération et de développement économiques.

Selon l’OCDE, le “coût total” du séisme et du tsunami du 11 mars au Japon et des accidents qui ont suivi à la centrale nucléaire de Fukushima “n’est pas encore connu, mais les premières estimations officielles évaluent les pertes en capital physique entre 3,3 % et 5,2 % du PIB annuel.”

A ce stade, “il est impossible d’en mesurer les implications sur la croissance économique, raison pour laquelle la présente évaluation intérimaire des perspectives économiques n’affiche aucune prévision pour le Japon, expliquent les experts de l’organisation qui réunit les pays les plus riches de la planète. A première vue, néanmoins, la croissance du Japon devrait être affectée par une réduction de 0,2 à 0,6 point de pourcentage du PIB (taux non annualisés) au premier trimestre et dans un intervalle de 0,5 à 1,4 point au deuxième trimestre.”

Selon l’OCDE, “ces chiffres prennent en considération les conséquences du séisme sur la production de la région touchée, du rationnement énergétique, du coup porté à la confiance et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Cependant, les efforts de reconstruction qui devraient être amorcés assez rapidement pourront permettre de compenser ces effets négatifs dès le troisième trimestre.”

Trends.be, avec Belga

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