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Sauvons Bruxelles. Vraiment ?

Jamais autant de citoyens, d’entreprises, de collectifs plus ou moins spontanés n’ont été au chevet de Bruxelles. Tout comme les ONG qui se battent pour lever des fonds pour rendre le monde meilleur on assiste ici au même genre de bagarres entre les protagonistes.

C’est à celui qui arrivera à passer pour le sauveur de Bruxelles. On voit fleurir les logos et les hashtag de tous les côtés, du chou à la fourchette en passant par le téléphone ou le pyjama, chacun y va de son initiative. On pourrait s’en réjouir. On pourrait.

Tous veulent aussi by passer les politiques, responsables à leur yeux de tous les maux et incapables d’apporter des solutions rapidement aux besoins des citoyens. Et puis cela doit sentir l’authentique, du faux vrai surtout, il faut que cela parte des citoyens, de la démocratie directe, des médias sociaux. Pour ce faire de nombreux membres de notre honorable communauté participent à ces actions en tant que bénévole car si c’est bon pour Bruxelles ce sera bon pour le business et donc pour chacun d’entre nous. Et puis cela permet d’entrer en contact avec des prospects annonceurs, on ne sait jamais.

Force est de constater qu’aujourd’hui quasi aucune de ces initiatives n’a d’impact réel tout simplement pour plusieurs raisons : parce qu’elles sont dans le storytelling et non dans le storydoing ; parce qu’il est illusoire de faire bouger les choses sans les politiques et qu’enfin la fragmentation n’est pas une solution.

Commençons par le premier écueil : à quoi bon répéter un hashtag ou un logo vide de sens. Ce dont le centre-ville a besoin ce sont des visiteurs avec du pouvoir d’achat qu’ils viennent de Bruxelles, de Belgique ou de l’étranger. Ensuite tous les acteurs, entreprises, annonceurs, médias disposent de budget pour des incentives, des business lunchs, des events. Imaginez l’impact si le top 20 des annonceurs, médias, régies, agences décident que tous leurs business lunchs se passeront désormais à 1000 Bruxelles, que tous les gifts sont achetés dans des magasins du centre-ville ou encore mieux auprès du BEL (Brussels exclusive labels), que tous les offsites, séminaires se déroulent dans les hotels du centre-ville ? cela aurait de l’impact non ? Et de là on lance un mouvement. Storydoing je vous dis.

Il faut avancer avec les politiques, on n’a pas le choix, aux prochaines élections libres à chacun d’entre nous de voter pour des autres, mais en attendant il faut faire avec comme dit à 1000 Bruxelles. Si on crée de l’animation et du business en ville, que le monde revient et consomme il faudra bien accélérer la réouverture des tunnels, mieux flécher les parkings, piétonniser le centre et les petites rues et rouvrir le boulevard, …. On n’a pas besoin de logo et de pages facebook on a besoin de mobilité, de convénience. Sauf si on crée un partenariat public – privé et que les grandes marques souscrivent à un emprûnt obligataire pour financer les tunnels, la mobilité, que les grands acteurs du BTP jouent le jeu et que le politique crée le cadre. Là les marques pourront sauver Bruxelles.

Enfin devant cette pléthores d’initiatives citoyennes derrière lesquelles se cachent des agences de communication et des annonceurs – qui par ailleurs prônent la spontanéité, l’authenticité, le user generated content- on crée une myriade de projets qui brouillent la lisibilité alors qu’une fois n’est pas coutume une de nos campagnes de city marketing sur Bruxelles a été à nouveau primée. Réactivons cette campagne on a la solution. Il ne faudrait pas cette fois que Bruxelles doive appeler au secours avec le téléphone.

L’union fait la force.

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