Salaires : “La Belgique aggrave sa position concurrentielle”

Le handicap au niveau des coûts salariaux pèse de plus en plus sur l’économie belge, prévient la FEB : 23,6 % l’an dernier, contre 19,4 % en 2008. La fédération patronale a identifié les 4 problèmes socioéconomiques majeurs de notre pays.

Le handicap au niveau des coûts salariaux (voir graphique ci-dessus), en termes absolus, de la Belgique vis-à-vis de ses trois pays voisins (Allemagne, France, Pays-Bas) s’élevait à 23,6 % en 2011, contre 19,4 % en 2008, ressort-il jeudi du 6e livret statistique de la Fédération des entreprises de Belgique.

La fédération patronale a identifié les 4 plus importants problèmes socioéconomiques structurels de notre pays.

1. Compétitivité de nos entreprises. “Le handicap au niveau des coûts salariaux en termes absolus de la Belgique vis-à-vis de ses trois pays voisins (Allemagne, France, Pays-Bas) s’élevait à 19,4 % en 2008, contre 23,6 % en 2011. Ce qui aggrave la position concurrentielle de notre économie. Comme le montre une multitude d’études, un rattrapage progressif de notre handicap au niveau des coûts salariaux contribuerait de manière importante à la revitalisation de l’économie belge. En effet, une amélioration de la compétitivité permettrait d’accroître les exportations, ce qui raviverait la croissance. De plus, si l’on résorbait notre handicap au niveau des coûts salariaux, plus de 40.000 emplois pourraient être créés d’ici quelques années.”

2. “Mismatch” entre l’offre et la demande de travail. “Le fonctionnement de notre marché du travail est loin d’être efficace, déplore la FEB. Le nombre de demandeurs d’emplois reste élevé, mais dans le même le temps le nombre d’offres d’emplois est important. Plusieurs facteurs expliquent cette situation : les métiers en pénurie (ingénieurs, personnel soignant, IT, techniciens, etc.), la faible mobilité interrégionale, etc. Pour y remédier, il faudrait notamment resserrer les liens entre le monde éducatif et le marché du travail, et aussi approfondir et renforcer la coopération actuelle entre les organismes régionaux de l’emploi.”

3. Taux d’emploi trop faible. “Les projections montrent que la Belgique n’atteindra pas d’ici 2020 un taux d’emploi de 73,2 %, comme fixé dans son Plan national de réforme. Ce taux était de 67,3 % en 2011, soit en légère augmentation par rapport à 2000 (65,8 %), mais selon le Bureau du plan, il ne s’élèverait qu’à 68,5 % en 2017. Notre pays doit continuer à réformer son marché du travail afin de favoriser la croissance et l’emploi. Une organisation du travail plus moderne et plus souple, et une activation accélérée des chômeurs sont des pistes à approfondir. On constate par exemple que l’activation des chômeurs a permis une baisse du chômage de longue durée même pendant la crise.”

4. Poids des soins de santé et des pensions sur la Sécu. “Le vieillissement de la population n’est pas sans conséquences pour les deux principales dépenses de la Sécurité sociale, à savoir les soins de santé (32 %) et les pensions (28 %). Ces postes connaissent une évolution beaucoup plus rapide que le PIB. Ce qui risque de peser sur la pérennité de notre système de sécurité sociale actuel. Il convient donc de se demander si les mesures prises récemment en Belgique seront suffisantes pour faire face à ce défi.”

Conclusion de Pieter Timmermans, directeur général de la FEB : “La crise au sein de la zone euro ne doit pas être vue comme un danger mais bien comme une opportunité de mettre sur les rails voire d’approfondir une série de réformes indispensables. Le gouvernement doit poursuivre ses efforts de résorption de son déficit public structurel, et approfondir les réformes afin que notre économie en ressorte plus compétitive, que notre handicap au niveau des coûts salariaux diminue et que l’emploi reparte au plus vite.”

Les coûts unitaires de la main-d’oeuvre dans la zone OCDE en hausse de 0,3 %

Selon les estimations rapides, les coûts unitaires de la main-d’oeuvre (CUM) dans la zone OCDE sont en hausse de 0,3 % au premier trimestre de 2012, le même taux qu’au trimestre précédent. Cette reprise des CUM résulte d’une augmentation de la rémunération du travail par unité de main-d’oeuvre et d’une stabilité de la productivité du travail, indique l’Organisation de coopération et de développement économiques dans un communiqué jeudi.

Aux Etats-Unis, les CUM sont en hausse de 0,1 % (après une variation de – 0,2 % au trimestre précédent), reflétant une baisse à la fois de la rémunération du travail par unité de main-d’oeuvre (- 0,4 %) et de la productivité du travail (- 0,5 %). Dans la zone euro, les CUM sont en hausse de 0,5 % (taux en baisse par rapport à 0,7 % au quatrième trimestre), reflétant une augmentation à la fois de la rémunération du travail par unité de main-d’oeuvre (0,7 %) et de la productivité du travail (0,2 %).

La hausse des CUM s’accélère en Australie (à 1,3 %, après 0,5 % au trimestre précédent), en République tchèque (à 3,8 %, après – 0,5 %), en Finlande (à 2,1 %, après 1,4 %), en Corée (à 3,3 %, après 1,3 %) et en République slovaque (à 1 %, après – 1,5 %). La croissance de la productivité étant toujours supérieure à celle de la rémunération du travail par unité de main d’oeuvre, le CUM de l’Espagne recule pour le troisième mois consécutif. Les CUM sont désormais en baisse en Espagne au cours des 10 des 11 derniers trimestres.

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