Rishi Sunak, l’étoile montante du gouvernement britannique face au défi économique du virus

Rishi Sunak © BELGAIMAGE

Nouvelle étoile montante sur la scène politique britannique, le ministre des Finances Rishi Sunak a rapidement endossé le rôle de pompier pour sauver l’économie, ce qui l’a rendu très populaire, mais il est à présent attendu au tournant sur l’emploi face à la résurgence du Covid-19.

Le dynamique et télégénique chancelier de l’Echiquier, tout juste 40 ans, s’est fait un nom en à peine quelques mois, sans avoir eu encore à prendre de décisions qui fâchent.

Il est de nouveau sous les projecteurs jeudi avec l’annonce d’un nouveau plan de soutien à l’emploi à la suite des nouvelles restrictions à l’activité mises en place pour lutter contre la résurgence de la pandémie, qui pourraient étouffer la fragile reprise.

Le Parlement britannique s’est habitué à sa silhouette longiligne et à l’éloquence de celui qui a mis sur la table des dizaines de milliards de livres pour relancer une économie à genoux.

Le succès du dispositif de chômage partiel et l’ampleur inédite des mesures déployées ont dopé sa popularité, pendant que le Premier ministre Boris Johnson essuyait les critiques sur sa gestion de la pandémie, le Royaume-Uni étant le pays le plus endeuillé d’Europe.

Il faut dire que Rishi Sunak a des allures de premier de la classe et soigne son image, ce qui lui vaut d’être souvent dépeint avec bienveillance dans les médias britanniques.

Une assiette dans chaque main, manches retroussées, il se met en scène devant les photographes pour vanter son programme de subventions des repas pris au restaurant pendant le mois d’août. Quelques jours après, il revêt un pull blanc à capuche pour lancer son programme d’aide à l’embauche pour les jeunes.

– Marque –

Rappelant le travailliste Tony Blair, il construit une véritable marque “Rishi Sunak” sur Instagram et Twitter, et affuble ses mesures de noms accrocheurs, comme Eat Out to Help Out pour les repas, ou le Winter Economic Plan pour le programme annoncé jeudi.

Propulsé en février dernier au poste de ministre des Finances après la démission surprise de son prédécesseur Sajid Javid, il avait été seulement auparavant secrétaire en chef du Trésor et secrétaire d’Etat chargé des collectivités locales.

Rishi Sunak manque toutefois de peu le titre de plus jeune ministre des Finances, dont peut se targuer George Osborne, nommé à 38 ans à ce poste en 2010.

Il est par ailleurs le premier hindou Chancelier de l’Echiquier. Quand il avait fait son entrée comme député à la Chambre des Communes, il avait prêté serment sur le Bhagavad Gita, un texte sanskrit sacré.

Contrairement à son prédécesseur Sajid Javid, le souriant Rishi Sunak fait profil bas et entre très vite dans son nouveau costume.

Ce partisan du Brexit est issu d’un milieu aisé et marié à la fille d’un des cofondateurs de l’entreprise de services informatiques indienne Infosys, le richissime N. R. Narayana Murthy.

Il avait rencontré son épouse Akshata en Californie, où le couple a vécu avant de s’installer au Royaume-Uni. Ils ont deux filles.

Né le 12 mai 1980 à Southampton, sur la côte sud de l’Angleterre, M. Sunak est l’aîné de trois enfants et le fils d’un médecin généraliste travaillant pour le système de santé public et d’une pharmacienne.

Rishi Sunak, qui dit avoir fait l’expérience du racisme une fois dans un fast-food alors qu’il était adolescent, a fréquenté le Winchester college, un très chic pensionnat pour garçons, et étudié la politique, la philosophie et l’économie dans les prestigieuses universités d’Oxford, en Angleterre, et de Stanford, aux Etats-Unis.

Député depuis 2015, cet élu du Yorkshire (nord de l’Angleterre) a auparavant travaillé dans la finance, dont Goldman Sachs, et fondé sa propre société d’investissement.

Amateur de cricket et de football, fan de “Star Wars”, il est considéré comme l’un des députés britanniques les plus fortunés et possède un manoir géorgien à Kirby Sigston, un village du Yorkshire, dans lequel il organise des fêtes avec magnums de champagne et serveurs en livrée.

La crise sanitaire est venue bousculer les positions de ce conservateur, réduit à devoir nationaliser des lignes de train, prêter de l’argent public à des entreprises et à subventionner les emplois.

Il lui faudra toutefois un jour remettre de l’ordre dans les finances publiques, voire augmenter des impôts, et peut-être, se faire des ennemis.

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