Reynders dresse le bilan financier de la Belgique pour le prochain gouvernement

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“Le problème n’est pas d’aller plus vite que prévu vers le retour à l’équilibre budgétaire mais de présenter les mesures concrètes qui permettront d’y arriver.” Didier Reynders, ministre des Finances sortant, a livré ses conseils à destination du prochain gouvernement, et dressé un état des lieux économique de notre pays.

Le prochain gouvernement devra annoncer les mesures concrètes qui permettront de résorber le déficit budgétaire, a affirmé lundi Didier Reynders, ministre des Finances, lors de la présentation des chiffres de la dette publique en 2009. Selon lui, il vaut mieux des négociations qui prennent un peu plus de temps mais qui débouchent sur l’annonce de ces mesures, que l’installation rapide d’un gouvernement qui n’aurait pas pris ces décisions. Le président du MR évoque le mois d’octobre pour atteindre cet objectif.

“Pour ce qui est du prochain gouvernement, nous devrons annoncer des mesures concrètes, peut-être jusqu’en 2012, pour démontrer notre capacité, a-t-il déclaré. Le problème n’est pas d’aller plus vite que prévu vers le retour à l’équilibre budgétaire mais de présenter les mesures concrètes qui permettront d’y arriver.”

Dette : la cotation de la Belgique au niveau de l’Allemagne et de la Corée du Sud

Crise oblige, le ratio d’endettement est passé de 89 % du PIB en 2008 à 96,7 % du PIB en 2009 et représente 321 milliards d’euros. Il devrait passer la barre des 100 % cette année et continuer à augmenter jusqu’en 2012, lorsque le déficit budgétaire reviendra en dessous des 3 %.

Malgré le niveau de sa dette, la situation de la Belgique reste appréciable si on la compare avec les autres pays de la zone euro, notamment grâce au niveau important de l’épargne privée. La Belgique obtient d’ailleurs la même cotation que les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse et la Corée du Sud. “Nous sommes dans une situation d’endettement net qui nous met parmi les débiteurs les plus crédibles sur le marché”, a souligné le ministre.

Selon le Bureau du plan, les futurs gouvernements devront économiser 22 milliards d’euros d’ici 2015 pour atteindre l’équilibre budgétaire prévu par le Pacte de stabilité. Le montant reste valable à politique constante, a fait remarquer Didier Reynders. En d’autres termes, si la nouvelle coalition décidait d’augmenter les pensions ou de baisser les charges sur le travail, le montant sera revu à la hausse.

Le niveau fédéral et les entités fédérées seront tenus de maîtriser leurs dépenses, de même que les pouvoirs locaux, a averti Didier Reynders. En 2012, la législature communale prendra fin et cette période est traditionnellement propice à une augmentation des dépenses et à une baisse des recettes : “Nous serons vigilants sur les années 2011-2012”, a-t-il ajouté.

Pas de vente “dans un bref délai” des participations de l’Etat dans certaines institutions financières

Les besoins bruts de financement du Trésor se sont élevés à 28,79 milliards d’euros en 2009, alors qu’en 2008, ils avaient atteint 57,34 milliards d’euros. L’Etat belge avait alors dû voler au secours de certaines institutions financières en leur prêtant de l’argent ou en acquérant des participations.

Celles-ci sont depuis lors dans le portefeuille de l’Etat et, le cas échéant, pourront être utilisées pour assainir les finances publiques. Didier Reynders n’envisage toutefois pas une telle opération dans les prochains mois ou “dans l’année directement à venir. A un moment donné, on peut monétiser ces participations mais, je le répète, pas dans un bref délai.”

Pour financer ses besoins, l’Agence de la dette a continué à recourir aux OLO (obligations linéaires, émises pour un montant de 34,99 milliards d’euros), aux certificats de trésorerie, à son programme EMTN (Euro Medium Term Note) ainsi qu’au marché interbancaire et aux Belgian Treasury Bills (bons du Trésor).

Trends.be, avec Belga

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