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Que va changer le retour de l’Iran dans le concert des nations ?

Samedi dernier était un jour à marquer d’une pierre blanche pour les Iraniens. Avec la levée officielle des sanctions économiques internationales contre l’Iran, ce peuple d’environ 80 millions d’habitants va pouvoir enfin respirer. Mais qu’est-ce qui va changer ?

Au niveau diplomatique, le pays va redevenir fréquentable, sauf pour ses ennemis traditionnels. C’est le cas d’Israël bien entendu, mais également de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe. Ces derniers ne sont vraiment pas contents de leur allié américain auquel ils reprochent d’avoir pactisé avec leur ennemi chiite.

Car n’oublions pas que si le pétrole, et donc votre essence à la pompe, est aussi bas aujourd’hui, c’est en partie parce que les Saoudiens – qui sont sunnites – veulent en découdre avec leur ennemi chiite iranien. Et quoi de pire que de faire baisser le prix du pétrole qui est pour l’instant la quasi unique source d’argent de l’Iran… Or, le ministre du Pétrole iranien avait déjà annoncé, et confirmé ce lundi, qu’il allait relever ses exportations de pétrole de 500.000 barils par jour dès la fin des sanctions. Donc, même s’il y arrive, il ne pourra pas le vendre à plus de 30 dollars le baril, ce qui est dérisoire.

Les entreprises occidentales salivent: tout est à reconstruire en Iran

Mais au-delà de cette vengeance saoudienne, l’Iran reste optimiste car le milieu économique, comme toujours, est plus rapide que le monde politique. Certes, la levée de l’intégralité des sanctions sera échelonnée sur 10. Certes, durant 15 ans, les mesures pourront être automatiquement rétablies en cas de manquements de Téhéran par rapport à son programme de recherche nucléaire. Mais toujours est-il que les multinationales et les grandes entreprises n’attendent pas.

Elles sont toutes en train de se ruer vers ce pays qui dispose de la 4e réserve de pétrole au monde et de la 2e en terme de gaz. Les entreprises occidentales salivent, car tout est à reconstruire en Iran. Cela va des infrastructures de transport, d’énergie, de santé – totalement désuètes -, aux télécoms, en passant par les secteurs bancaire, automobile et aéronautique. Un seul exemple, le PDG de Renault vient d’estimer que l’Iran constitue un marché de 1 million de voitures, avec un potentiel de 1,5 à 2 millions de voitures.

Donc, oui, l’encre de cet accord qui permet à l’Iran de revenir dans le concert des nations est à peine sèche, que déjà toutes les grandes entreprises, y compris belges, sont dans les starting-blocks. L’argent n’attend pas.

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