Prévisions: le secteur de l’énergie en 2023
Secteur par secteur, le magazine The Economist analyse les tendances économiques pour l’année à venir.
La crise énergétique s’aggravera en 2023, particulièrement en Europe. Sous le joug des sanctions occidentales, les flux d’hydrocarbures russes vont diminuer à mesure que l’UE élargira ses interdictions et que la Russie répliquera en mettant virtuellement un terme à tout approvisionnement de gaz.
Mais l’Asie contribuera à faire grimper la demande mondiale de pétrole, qui augmentera d’environ 1,5% (soit 1,5 million de barils par jour (b/j)) pour dépasser les niveaux prépandémiques. L’Opep augmentera à contrecoeur la production de pétrole de 2,4 millions de b/j, jugulant quelque peu la hausse des prix.
L’hiver appauvrira les stocks de gaz européens et les flux de gaz naturel liquéfié (GNL) ne suffiront pas. L’Allemagne et l’Italie ouvriront des terminaux de regazéification de GNL, mais se retrouveront en concurrence avec des acheteurs asiatiques.
Tous ces événements maintiendront les prix du pétrole et du gaz élevés, alors même que la consommation d’énergie n’augmentera que d’un tout petit pour cent. Cette ruée vers les carburants dopera la consommation de charbon qui atteindra des niveaux record, avec des pays comme l’Allemagne ou la Chine qui feront machine arrière vis-à-vis de leurs projets d’abandon qui auraient dû s’inscrire dans la lutte contre le changement climatique.
Mais l’énergie solaire brillera aussi de mille feux, faisant augmenter la demande en énergies renouvelables non hydrauliques de 11%. La production hydroélectrique se développera de 3% sur fond de pénurie d’eau et de doutes concernant ses vertus écologiques.
A tenir à l’oeil: L’intérêt pour le nucléaire rayonnera dans le monde entier en 2023. Récemment nationalisée, EDF ouvrira la première centrale nucléaire nouvelle génération de France et la Chine lancera un réacteur expérimental à neutrons rapides. Pour éviter les coupures d’électricité, l’Allemagne et la Corée du Sud mettront en suspens leurs projets de fermeture de leurs centrales nucléaires.
Les prévisions sont établies pour 2023, sauf indication contraire. Les totaux mondiaux sont basés sur 60 pays représentant plus de 95% du PIB mondial. london@eiu.com
Economist Intelligence
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