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Pourquoi vieillir peut être une bénédiction sur le plan économique

Notre chroniqueur Amid Faljaoui a choisi aujourd’hui de nous parler du dernier livre du romancier et philosophe Pascal Bruckner qui réhabilite la notion de vieillesse et rappelle que les seniors pèsent aujourd’hui sur les grandes décisions économiques et sociales d’un pays.

C’est un long weekend qui nous attend avec ce jour férié en prime. Et pourquoi ne pas en profiter pour lire le dernier livre du romancier et philosophe Pascal Bruckner ? Dans “une brève éternité”, Pascal Bruckner nous pose la question de ce qu’il faudrait faire à 50 ans ?

La thèse de son livre, c’est que la cinquantaine est un bel âge, celui de la prise de conscience que vieillir est une bénédiction en quelque sorte !

D’abord, il remarque que les personnes plus âgées ne sont pas aujourd’hui des personnes fatiguées ou dépassées par les événements.

D’ailleurs, il n’y a qu’à regarder les 4 candidats aux élections américaines. Ceux et celles qui ont le plus de chance d’y arriver, sont des septuagénaires. Comme Pascal Bruckner le dit à mes confrères du journal L’Echo, les personnes âgées vont rester dans le monde et surtout peser sur celui-ci.

De son point de vue, c’est une bonne chose. D’ailleurs, dans une époque où la place centrale est réservée aux jeunes, ce philosophe rappelle que vieillir est… enviable.

Pour la simple raison, qu’on distingue mieux l’essentiel de l’accessoire. Selon lui, quand on est jeune, on s’égare, on se noie dans les détails, on a des amours malheureuses et imparfaites, on s’engage dans une carrière qui n’est pas nécessairement faite pour nous.

Bref, vieillir selon Pascal Bruckner, c’est être capable de faire le tri entre les frivolités de l’existence et le coeur du salut comme le disait Saint Augustin.

Encore une fois, l’avantage du philosophe, c’est sa capacité à prendre du recul, et de nous rappeler que notre époque ne devrait plus parler de vieillesse mais plutôt de maturité : il rappelle que lors du sacre de Louis XIV, l’espérance de vie était de 26 ans. D’ailleurs, dans tous les villages, le cimetière était au centre, la mort était donc au centre de la vie.

Comme il le rappelle à mes confrères du journal L’Echo, ce que nous avons – tous – gagné en espérance de vie est considérable et merveilleux.

En d’autres mots, la vieillesse a reculé, et selon Pascal Bruckner, il faudrait donner aux âges intermédiaires le nom de “grande maturité” ou “d’été indien de la vie”. Ce qui est intéressant dans le livre de ce philosophe, c’est qu’il y a pas mal de leçons de vie à en tirer, y compris sur le plan économique, et puis il a aussi une lecture très originale de certains mouvements socio-économiques qu’on peut partager ou pas.

Pour lui, par exemple, le mouvement des “gilets jaunes”, c’est le “mai 68 des retraités”. Ce qu’il veut dire par là, c’est que les gilets jaunes sont des personnes qui sont sortis de l’ennui dans lequel ils s’étaient plongés. Et il ajoute : “Tout d’un coup, ils ont pu aller sur des ronds-points, rencontrer de gens, boire des coups, monter des barricades et affronter la police (…). C’était un coup de jeunisme, ce mouvement était l’occasion de s’arracher au désoeuvrement”. Autrement dit, ces “gilets jaunes” ont retrouvé un sens à la vie et Pascal Bruckner rappelle que l’ennui est aussi un… sentiment révolutionnaire. Pas sûr que la comparaison plaira à tout le monde, mais c’est le propre du philosophe : choquer pour forcer à réfléchir.

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