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‘Pourquoi les Suisses ont rejeté le revenu de base inconditionnel’

Qui n’a pas rêvé d’être payé à ne rien faire ? Mais qui voudrait en faire une règle générale, applicable à tous les citoyens ? Presque personne sans doute…

'Pourquoi les Suisses ont rejeté le revenu de base inconditionnel'
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Les citoyens suisses ont dû se prononcer ce dimanche 5 juin sur une idée jugée totalement utopique: voter pour ou contre un revenu de base inconditionnel versé à tous les habitants de la Suisse, y compris les étrangers y résidant depuis au moins 5 ans. A la sortie des urnes, nous avons appris que les Suisses ont rejeté massivement cette idée, mais les initiateurs de cette consultation populaire sont néanmoins contents. Pourquoi ? Parce qu’une personne sur cinq a quand même voté en faveur de cette proposition absolument révolutionnaire.

Elle est tellement révolutionnaire que l’idée d’un revenu de base fait son chemin auprès des hommes politiques que ce soit en France, en Belgique ou en Inde par exemple. La Finlande va même tenter l’expérience en 2017 et la ville d’Utrecht est déjà en train de la tester.

En réalité, si tout le monde parle de cette allocation universelle, c’est parce que le chômage ne faiblit pas dans nos pays. Et en plus, il est probable que l’arrivée massive des robots et des algorithmes va automatiser encore plus le travail et rendre la situation de la classe moyenne encore plus précaire.

Si tout le monde parle de l’allocation universelle, c’est parce que le chômage ne faiblit pas, et l’arrivée massive des robots ne devrait rien arranger…

Les partisans d’un revenu de base inconditionnel proposent donc de supprimer toutes les aides sociales et de les remplacer par ce revenu de base. Cela permettrait à chacun de mener une vie digne et de lutter contre l’extrême pauvreté. Les défenseurs de cette idée pensent également que cela permettra de valoriser le travail des femmes qui restent à la maison pour s’occuper des tâches ménagères. Cela leur donnera une plus grande indépendance financière.

Mais ceux qui sont contre ont évidemment leurs arguments, et ceux-ci ont visiblement mieux passé la rampe auprès des Suisses. Les uns disent que ce rêve, c’est le rêve soviétique, et qu’on sait ce que cela a donné. D’autres disent que cette aide universelle coûtera au final plus cher que les aides sociales qu’elle remplacera. Et puis, il y a ceux qui s’inquiètent de la dévalorisation du travail et critiquent un modèle de société où le travail ne serait plus au centre de nos valeurs.

Ce dernier argument a évidemment plu aux Suisses. Il faut dire que c’est sans doute le seul pays au monde où ses citoyens ont refusé, en 2012, de voir leurs congés payés passer de 4 à 6 semaines… Ils craignaient une baisse de la compétitivité de leur pays ! Ça ne s’invente pas.

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