Pourquoi l’expatriation des grandes fortunes a explosé depuis 2013

Maxime Defays Journaliste

Depuis 6 ans, le nombre de riches ayant décidé d’élire domicile à l’étranger a pratiquement doublé. Une augmentation de 14% a été enregistrée rien qu’entre 2017 et 2018, selon les chiffres d’une étude du cabinet sud-africain New World Weath. Si les raisons de ces départs semblent a priori fiscales, d’autres critères rentrent aussi en ligne de compte.

Les grandes fortunes s’expatrient toujours de plus en plus. L’année dernière, ce ne sont pas moins de 108.000 millionnaires qui ont décidé de s’installer dans un pays étranger, explique Le Figaro. Selon le cabinet sud-africain New World Weath, l’augmentation des expatriations des plus riches grimpe à 14% entre 2017 et 2018 et a doublé depuis 2013.

Si la recherche d’un environnement fiscal plus favorable semble une raison évidente, c’est loin d’être la seule. En effet, le taux de criminalité, le mode de vie ou encore la qualité de l’enseignement constituent aussi des critères importants.

L’Australie, destination privilégiée

Les destinations privilégiées restent sans surprise la Suisse, différents pays des Caraïbes ou encore les Émirats arabes unis, mais c’est l’Australie qui a le plus la cote. Le pays a convaincu rien qu’en 2018 pas moins de 12 000 nouvelles grandes fortunes de s’y installer, attirées principalement par la qualité de l’éducation et du système des soins santé, mais également par les bonnes relations commerciales qu’entretient le pays avec le Japon, la Corée du sud et la Chine. L’étude pointe également un autre élément important : il n’existe pas d’impôts sur la succession en Australie.

Pour la quatrième année consécutive, les États-Unis demeurent la deuxième destination choisie par les grandes fortunes qui souhaitent s’expatrier, avec environ 10.000 nouvelles arrivées. En Europe (outre la Suisse), l’Espagne, la Grèce et le Portugal (qui a attiré près de 1000 millionnaires en 2018) sont des destinations prisées.

Le Canada complète le podium mondial (4.000 nouvelles arrivées), juste devant la Suisse (3.000).

L’instabilité politique, un critère non négligeable

Par contre, la Chine a de son côté “perdu” 15.000 millionnaires sur l’année 2018, mais ne s’en inquiète pas. Et à raison. Les chiffres nous apprennent que le nombre de nouveaux millionnaires par an dépasse le nombre de départs. Même constat pour l’Inde, qui a vu partir 5.000 de ses millionnaires l’année dernière, mais compensés par l’arrivée de “nouveaux riches”.

La Russie n’a pu que constater, elle, le départ de 7.000 de ses millionnaires, inquiets de l’augmentation de l’ingérence du pouvoir dans leur vie privée, sans compter les conditions économiques plus défavorables, au vu des sanctions internationales infligées suite à l’annexion de la Crimée. La situation politique instable, conjuguée à une inflation record, ont également poussé des milliers de grandes fortunes turques vers l’expatriation.

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