Pourquoi l’éolien a le vent en poupe

Offshore - Le parc éolien du Thornton Bank, à 28 km de la côte belge. © Belgaimage
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le gouvernement De Croo va tripler nos capacités de production offshore. Le vent de la mer contribuera à remplir nos objectifs climatiques. Mais attention à ne pas oublier la terre.

“La mer du Nord va devenir la plus grande de nos centrales électriques et fournir 25 à 30% de la consommation du pays.” Tinne Van der Straeten (Groen), ministre fédérale de l’Energie, a le sens de la formule. Vendredi 15 octobre, le gouvernement De Croo a annoncé qu’il allait quasiment tripler notre capacité de production offshore. Du pain bénit, à l’heure où l’ambition énergétique belge est plus que jamais questionnée en raison de la sortie prochaine du nucléaire. Et un symbole important, alors que les objectifs climatiques feront la une de l’actualité, avec le Sommet de la Cop26 pour le climat qui débute le 1er novembre à Glasgow.

Concrètement, le pouvoir fédéral va développer une deuxième zone de production éolienne offshore, baptisée Princesse Elisabeth, au large de La Panne. Grâce à des machines plus puissantes, l’objectif est de faire passer la capacité maximale de la zone en question de 2,1 à 3,5 GW et la capacité totale en mer du Nord belge à 5,8 GW. Symboliquement, ici encore, il s’agit d’une capacité pratiquement équivalente à celle du parc nucléaire actuel.

Une île sera construite au milieu des eaux. Un budget de 100 millions d’euros est prévu dans le cadre du plan d’investissements post-covid du fédéral, dont un des axes consiste à accélérer la transition écologique. Seul bémol: le projet sera mis aux enchères en 2023 mais ne verrait le jour qu’en 2027, soit deux ans après la fermeture annoncée des dernières centrales nucléaires.

Une contribution climatique décisive

L’éolien offshore a bel et bien le vent en poupe. Une étude du Bureau fédéral du Plan, dévoilée ce lundi 18 octobre, souligne que son développement permettrait à la Belgique de rencontrer ses objectifs climatiques, à savoir l’horizon européen de zéro émission nette de CO2 à l’horizon 2050.

“Faut-il préciser que la zone économique exclusive (ZEE) de la Belgique se limite à 65 kilomètres de littoral sablonneux dont l’exploitation à des fins énergétiques ne peut être étendue indéfiniment: son potentiel est estimé à 6 GW, selon Wind Europe (2019)”, précise cette étude. Mais des interconnexions avec des hubs hybrides installés dans les eaux territoriales du Danemark et des Pays-Bas permettraient de faire le compte.

Interrogé par Trends- Tendances, Fawaz Al Bitar, directeur général d’Edora, la fédération des énergies renouvelables, se félicite de ce développement annoncé. “Mais nous allons vers un système énergétique de plus en plus décentralisé et ce ne serait pas bon de mettre tous nos oeufs dans le même panier, dit-il. Il faut pouvoir non seulement développer l’offshore de manière plus rapide, tout en développant le renouvelable sur terre et ne pas utiliser la mer comme prétexte. Nous avons besoin des deux.” Or, souligne-t-il, le développement de l’éolien terrestre est entravé par de trop nombreuses résistances locales, singulièrement en Wallonie.

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