“Pour rassurer, vous devez d’abord clarifier, Monsieur Trichet !”

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Jean-Claude Trichet, président de la BCE, a une nouvelle fois volé au secours de l’euro dans une interview publiée samedi. Pas de quoi rassurer Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, pour qui les soubresauts que connaissent les marchés actuellement sont dus notamment au fait qu'”il y a des doutes sur la politique de la BCE”.

Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, a volé au secours de la monnaie européenne en affirmant que l’euro était une “monnaie crédible”, dans un entretien publié samedi par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. “En clair: ce n’est pas l’euro qui est en danger mais la politique fiscale de certains pays, qu’il faut prendre à bras-le-corps. Les mouvements sur les marchés sont toujours une combinaison de l’humeur des investisseurs et de l’influence de spéculateurs, comme les hedge funds !”

La monnaie unique a été fortement chahutée ces dernières semaines, victime des inquiétudes sur les finances publiques européennes après la crise grecque. Au point d’alimenter les spéculations sur une éventuelle intervention de la BCE sur les marchés des changes pour soutenir l’euro… “Je ne commente jamais les interventions”, a simplement rétorqué Jean-Claude Trichet au quotidien germanique.

Le président de la BCE a par ailleurs rappelé qu’il était favorable à une plus grande régulation des banques et des fonds spéculatifs : “Dans le secteur financier en général, pas seulement dans les banques, certains comportements se sont développés qui s’écartent fortement des valeurs fondamentales de nos sociétés démocratiques. Nous avons besoin d’un changement de valeurs dans le secteur financier !”

L’économiste en chef du FMI appelle la BCE à clarifier sa communication

Olivier Blanchard, économiste en chef du Fonds monétaire international, juge quant à lui nécessaire que la Banque centrale européenne “clarifie sa communication et convainque les marchés” qu’elle continuera, “si nécessaire”, à acheter des obligations d’Etat.

Dans un entretien au quotidien La Tribune daté de mardi, il estime en effet que les soubresauts que connaissent les marchés actuellement sont dus notamment au fait qu'”il y a des doutes sur la politique de la BCE”. La BCE a entrepris de racheter des obligations des Etats de la zone euro en grave difficulté budgétaire, comme la Grèce et le Portugal, une mesure inédite dans son histoire et contestée par certains de ses membres au motif qu’elle risque de créer de l’inflation.

Olivier Blanchard met par ailleurs en garde contre “le risque que, sous la pression des marchés, certains pays fassent du zèle dans l’austérité. Ce serait une erreur. Les marchés se sont longtemps endormis sur le risque budgétaire. Aujourd’hui, ils se réveillent et s’affolent !”

A propos des mesures de réduction du déficit en cours d’adoption par plusieurs pays européens, il relève que “certaines mesures de consolidation n’impliquent pas une diminution de la demande et un ralentissement de la croissance”. Par exemple, la réforme des retraites par augmentation de l’âge du départ à la retraite ou de la durée des cotisations “n’a pas d’effet négatif sur la demande, et donc sur la croissance à court terme”.

Trends.be, avec Belga

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