Porto Rico, la “Grèce des Caraïbes”, dans l’incapacité de payer ses dettes

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Le gouverneur de Porto Rico a affirmé que l’île était dans l’incapacité de payer sa dette de plus de 70 milliards de dollars, dans un entretien au New York Times (NYT).

“On ne peut pas rembourser la dette”, a indiqué au quotidien le gouverneur Alejandro Garcia Padillo. “Il n’y a pas d’autre option. J’aimerais disposer d’une option plus facile. Ce n’est pas une question politique, c’est mathématique”, a-t-il dit.

M. Garcia Padilla et de hauts fonctionnaires ont indiqué au quotidien que l’île, qui a le statut de Commonwealth – Etat libre mais associé aux Etats-Unis -, pourrait demander des concessions à l’ensemble de ses créanciers.

Cela pourrait inclure, selon le NYT, le report jusqu’à cinq ans du remboursement de certaines échéances ou bien l’allongement de la période de remboursement.

Au cours de la dernière décennie, en plein marasme économique, la dette de Porto Rico a doublé, alors que les investisseurs craignaient de plus en plus que le gouvernement ne soit à court de liquidités.

Le gouverneur de Porto Rico doit évoquer la question de la dette lundi soir lors d’une allocution télévisée. En tant que Commonwealth, l’île ne peut déposer le bilan, ce qui signifie qu’un défaut de paiement pourrait prendre des années pour être résolu, a relevé le journal, soulignant que Porto Rico a un endettement obligataire municipal par personne plus important que celui de n’importe quel Etat américain.

Les problèmes financiers de l’île des Caraïbes, qui compte seulement 3,6 millions d’habitants, ont secoué le vaste marché des obligations municipales américaines, surtout après le précédent de la ville de Detroit qui s’est déclarée insolvable en 2013.

En avril, après une rencontre notamment avec M. Garcia Padilla sur place, le secrétaire américain au Trésor Jack Lew avait appelé les autorités porto ricaines à adopter un budget 2016 “crédible”, affirmant surveiller de près la situation financière de l’île, écrasée par une dette de 73 milliards de dollars.

Il avait fait savoir que l’administration Obama se tenait prête à “aider” Porto Rico.

Parfois surnommé la “Grèce des Caraïbes”, cet archipel rattaché aux Etats-Unis depuis 1898 est plombé par une dette faramineuse qui dépasse celle de la Californie ou de l’Etat de New York.

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