Plongeon de 5% du PIB allemand en 2020, selon une première estimation

Le produit intérieur brut (PIB) allemand a plongé de 5% en 2020, sa pire contraction depuis la crise financière de 2009, après une année marquée par les effets pandémie de Covid-19, selon des données officielles provisoires publiées jeudi.

“L’économie allemande est entrée dans une profonde récession, après une décennie de croissance”, a commenté l’institut de statistique Destatis.

L’indicateur fait toutefois mieux que les prévisions du gouvernement, qui tablait sur une baisse de 5,5%.

Et il reste en dessous de sa pire chute historique, de -5,7% en 2009, en pleine crise financière.

Comme la plupart des économies, l’Allemagne a été frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19, et les restrictions qui l’ont accompagnée.

La première vague au printemps, a provoqué une chute record du PIB à -9,8% au deuxième trimestre.

Après une reprise de 8,5% au troisième trimestre, la première économie de la zone euro a de nouveau ralenti à partir de l’automne, en raison du regain de l’épidémie.

L’Allemagne a pris des mesures strictes de “confinement partiel” en décembre, avec fermeture des commerces non essentiels, tandis que bars, restaurants, lieux de loisirs et de cultures, ont tiré le rideau depuis début novembre.

Mais ces restrictions ont moins d’impact sur l’économie que lors de la première vague, grâce aux bons scores de l’industrie exportatrice, portée par le dynamisme du marché chinois.

“L’économie allemande a été moins durement touchée lors du deuxième confinement que lors du premier”, confirme Georg Thiel, le président de l’institut Destatis.

“Puisqu’il y a de nouveau des restrictions depuis novembre, on peut considérer ce résultat comme une bonne surprise”, estime même Uwe Burkert, cheffe économiste chez la banque LBBW.

Après huit années en excédent, les comptes des administrations publiques affichent un déficit de 4,8% du PIB.

L’avenir de l’économie allemande dépendra de l’évolution de la situation sanitaire, ont toutefois prévenu les “sages économiques”, comité d’experts qui conseille le gouvernement.

“Si en février ou mars nous allégeons un peu les restrictions, nous aurons au deuxième trimestre une forte croissance comme cet été”, a estimé le président de l’organisme, Lars Feld, dans une interview au journal Handelsblatt.

Or, la chancelière Angela Merkel a averti que les prochaines semaines verraient “la phase la plus dure de la pandémie”.

Et le ministre de la Santé Jens Spahn a exclu que toutes les restrictions puissent être levées début février.

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