Pierre Rion, président du nouvel Invest wallon: “C’est une évolution positive”

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le multi-entrepreneur est la surprise du chef à la tête de la fusion de la SOGEPA, de la SOWALFIN et de la SRIW. Il dit à Trends Tendances combien il est “ravi de servir la Wallonie”.

C’est la surprise du chef, tombée ce week-end. Sur proposition du Ministre de l’Economie Willy Borsus le Gouvernement a concrétisé, au travers de plusieurs décisions, l’opérationnalisation de la fusion des trois outils économiques et financiers wallons (SOGEPA, SOWALFIN, SRIW) en vue de la constitution prochaine de la société anonyme. L’organigramme est acté. Si Olivier Vanderijst sera bien le président du comité de direction de la nouvelle structure, Pierre Rion en sera le président du conseil d’administration. Ce multi-entrepreneur a une longue expérience depuis l’explosion d’IRIS jusqu’aux vins du domaine de Mellemont qu’il a créé en passant par quantité de sociétés accompagnées en tant que business angel.

Cette décision a surpris… jusqu’au principal intéressé, qui postulait plutôt pour devenir administrateur indépendant, une fonction qui revient finalement à Clarisse Ramakers (Agoria). Le poste de président du conseil revenant au MR, le parti de Georges-Louis Bouchez a choisi un candidat à la sensibilité de droite assumée, mais qui, précise-t-il, n’est “pas encarté”.

“Pas une révolution”

“Je suis ravi de pouvoir servir la Wallonie, nous dit Pierre Rion. J’ai 63 ans, c’est un mandat de sept ans, ce sera donc une très belle fin de carrière. Je suis ravi de faire équipe avec le talentueux Olivier Vanderijst, qui sera le vrai maître d’oeuvre de ce projet. C’est une réforme ambitieuse, qui a pris du temps : je suis heureux qu’elle aboutisse.” L’homme a reçu, dans la foulée de cette annonce, des centaines de SMS de félicitations – “ce qui est plutôt bon signe”.

Ce n’est pas une révolution, mais une évolution positive, prolonge le nouveau président du conseil d’administration. C’est une simplification, oui, mais on ne peut pas parler de rationalisation : on ne touche pas aux ressources, il n’y aura pas de licenciements.” Des critiques avaient précisément été émises sur le maintien des structures de direction des institutions qui ont été fusionnées.

“Dans toutes les entreprises au sein desquelles j’ai travaillé, j’ai eu beaucoup de contacts avec la SOWALFIN et la SRIW, insiste Pierre Rion. J’ai toujours trouvé que cela fonctionnait bien, il n’y avait pas de lourdeur, ni de lenteur.”

Lorsqu’on l’interroge sur la nécessité d’une révolution, Pierre Rion évoque la réflexion qui pourrait être menée sur les outils d’investissements régionaux. Il a toujours plaidé pour une spécialisation accrue selon les régions, afin de mieux concentrer l’action. Les relations avec ces invests, telles qu’elles sont présentées dans le projet sur la table, ne sont pas d’une simplicité limpide.

“Mais notre priorité numéro un, dans un premier temps, sera surtout d’aider les entreprises à traverser la crise énergétique, valoriser notre savoir-faire avec un fort accent ESG et accélérer la transition numérique”, insiste Pierre Rion. Président du Conseil numérique, Pierre Rion insiste fortement sur l’importance de ce volet au coeur de sa mission. Mais pour le reste, vu le côté inattendu de sa nomination, il compte bien se plonger sans tarder dans la complexité des dossiers.

“Maximiser sa force de frappe”

“Pour rappel, précise le ministre wallon de l’Economie, les trois outils présentent ensemble un pied de bilan de 5,8 milliards d’euros et un montant d’investissements de l’ordre de 900 millions d’euros. Le nouvel outil emploiera environ 250 ETP. La fusion constitue une source d’opportunité unique pour augmenter et améliorer l’impact des interventions de la Région pour les entreprises et les indépendants.”

“L’outil fusionné, ajoute-t-il, aura pour ambition de maximiser sa force de frappe, notamment en mobilisant les moyens à disposition des outils actuels et en capitalisant sur la mutualisation des ressources, tout en tenant compte de la spécificité de certains types de ressources (par exemple missions déléguées). Sa structure unique lui donnera une présence et une notoriété plus importante, favorisant l’effet levier dans sa capacité de financement.”

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