Pensions complémentaires : vers une extension… voire une généralisation ?

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Le ministre des Pensions se dit favorable à une extension des pensions complémentaires dans les catégories des indépendants personnes physiques, notamment. Se dirige-t-on vers cette “pension complémentaire pour tous les travailleurs” réclamée par la FEB ?

Daniel Bacquelaine, ministre des Pensions, est favorable à une extension des pensions complémentaires (le “deuxième pilier”) dans les catégories des indépendants personnes physiques, des contractuels de la fonction publique mais également parmi les salariés, a-t-il déclaré vendredi en marge de la présentation d’une enquête commandée par le fonds de pension Ogeo Fund sur “Les Belges et leur pension”.

Le sujet est particulièrement d’actualité puisque employeurs et syndicats viennent de s’accorder, au sein du Groupe des 10, sur une réforme du rendement garanti des pensions complémentaires. Daniel Bacquelaine a redit sa satisfaction qu’un “accord consensuel” ait pu être trouvé dans cet épineux dossier. Il a rappelé l’objectif qui vise à assurer une pension du deuxième pilier “qui permette de relever le niveau général des pensions”, et souligné la complémentarité qui existe à ses yeux entre les premier (pension légale) et deuxième piliers des pensions.

Bacquelaine : “Notre objectif est d’arriver à 3% de la masse salariale consacrée aux pensions complémentaires”

Le ministre des Pensions a en outre estimé qu'”il reste un marché considérable en Belgique en matière de pensions complémentaires”. “Actuellement, 1% du salaire est consacré aux pensions complémentaires. Notre objectif est de tripler ce niveau et d’arriver à 3% de la masse salariale consacrée aux pensions complémentaires. Les réserves atteignent plus ou moins 70 milliards d’euros en Belgique. L’idée est d’aller vers 200 milliards.”

Daniel Bacquelaine a évoqué plusieurs champs d’extension des pensions complémentaires, parmi les indépendants personnes physiques ou aux contractuels de la fonction publique. Pour les salariés, où le système est déjà bien implanté, le ministre songe à la création d’un “deuxième pilier bis” qui permettrait à chaque salarié de choisir librement d’aller vers “une pension complémentaire supplémentaire avec une cotisation prise sur le salaire, en accord avec l’employeur”.

La FEB veut une “pension complémentaire pour chaque travailleur”

Dans une tribune publiée voici quelques jours, Peter Timmermans, administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique, décelait déjà, dans l’accord conclu par les partenaires sociaux sur la réforme du deuxième pilier de pension, “l’amorce d’une pension complémentaire pour chaque travailleur du secteur privé”.

“Beaucoup pensent que cet accord n’est bon que pour les employeurs”, mais “c’est faux”, prévenait encore le patron des patrons belges. En effet, cet accord “comporte un certain nombre d’éléments positifs pour le travailleur. Ainsi, on ne touche pas au rendement effectif : les primes versées seront toujours capitalisées au rendement le plus élevé si le rendement effectif est supérieur au rendement minimum. De même, si l’assureur a garanti un taux contractuel supérieur, ce taux restera d’application pour la capitalisation des primes versées. En effet, dans le cas d’une assurance de groupe, la garantie réduite à charge de l’employeur s’appliquera uniquement aux nouveaux versements et pas à la somme déjà épargnée : pour l’épargne déjà constituée, la garantie est maintenue à 3,25% (ou 3,75%) quel que soit le rendement effectif. Les fonds de pension quant à eux fonctionnent comme un livret d’épargne. La garantie réduite à charge de l’employeur s’applique donc aussi à l’épargne déjà constituée.”

Et le patron de la FEB de conclure : “La probabilité que les employeurs doivent encore payer la différence est considérablement réduite. Et c’est positif, car cet accord met un point final au statu quo actuel. Il incitera d’abord les employeurs à attirer des talents en leur offrant entre autres une pension complémentaire. Il constitue donc un pas important vers une généralisation (et donc une démocratisation) du deuxième pilier de pensions. Autrement dit : une pension complémentaire pour chaque travailleur du secteur privé.”

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