Patrons et syndicats approuvent les grandes lignes du Plan Marshall 4.0

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Les interlocuteurs sociaux wallons ont présenté jeudi au gouvernement wallon les impulsions qu’ils souhaitent donner au Plan Marshall 4.0, qu’ils approuvent globalement tout en insistant sur l’articulation avec les politiques extérieures au plan.

La note de gouvernement sur la nouvelle version du plan de redressement économique de la Wallonie (2,5 milliards d’euros) tenait en 7 pages, la version définitive étant attendue au printemps. Entre-temps, l’exécutif Magnette a fait marcher la concertation en demandant au GPS-W (groupe des partenaires sociaux de Wallonie) de formuler ses propositions. Patrons et syndicats lui ont donc présenté jeudi à l’Elysette un avis de 35 pages qu’ils ont élaboré au Conseil économique et social de Wallonie (CESW).

Cet avis approuve largement les orientations prises par le gouvernement. “Nos diagnostics étaient proches, ils ont été confirmés”, s’est réjoui le ministre-président Paul Magnette à l’issue de la réunion. Il retient plus particulièrement la demande d’accélérer les délais et moderniser les zones d’activités économiques (ZAE), ou de mobiliser les terrains autour des aéroports.

Les craintes des partenaires sociaux, vis-à-vis d’un PM dont les priorités ont été resserrées, portaient sur l’articulation avec les autres politiques.

Car les cinq axes retenus dans le plan (capital humain, développement industriel par l’innovation et la croissance des entreprises, mobilisation du territoire pour l’économie, transition énergétique et économie circulaire, ainsi que l’innovation numérique) “ne constituent pas la totalité de la politique économique”, a souligné Vincent Reuter (Union wallonne des entreprises).

“C’est pourquoi nous avons ajouté une deuxième partie portant sur la politique de recherche et développement, la mise en oeuvre du plan pour les PME ou la simplification administrative”, a-t-il souligné.

Les partenaires sociaux craignaient que ces politiques passent à l’arrière-plan ou qu’elles soient étalées dans le temps. “Mais ce n’est pas le cas”, a jugé M. Reuter après sa rencontre avec les ministres.

Il insiste toutefois “violemment” sur l’articulation avec les futurs Pacte formation-emploi et Pacte pour un enseignement d’excellence, qui associent des matières relevant de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

“Nous tiendrons mardi un gouvernement conjoint”, a rappelé Paul Magnette.

Thierry Bodson (FGTB wallonne) a également relevé la “relative unanimité entre les interlocuteurs sociaux et le gouvernement”.

Les prochains devoirs que le gouvernement a demandés au GPS-W seront “plus concrets”, puisqu’ils portent sur les transferts de compétences, la mise en oeuvre de l’organisme d’intérêt public (OIP) Santé ou la politique de l’emploi. C’est peut-être là que des divergences apparaîtront, relève M. Bodson.

Le banc syndical insiste sur la nécessité de tracer des perspectives économiques et budgétaires à 5-10 ans, afin d’anticiper 2025.

C’est en effet dans dix ans que la nouvelle loi spéciale de financement commencera à réduire la solidarité entre Régions, le montant de transition qui bénéficie notamment à la Wallonie étant progressivement ramené à zéro en 2034.

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