Paradise Papers: “Faire en sorte que les intermédiaires se sentent responsables”

Margrethe Vestager © Reuters

La Commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager a estimé lundi que “les intermédiaires (devaient) être tenus responsables” en cas d’aide à l’évasion fiscale, après les révélations des “Paradise Papers”.

“Nous devons faire en sorte que les intermédiaires, ceux qui aident à ce que cela se passe, se sentent responsables de permettre à certaines entreprises de ne pas être taxées alors que la grande majorité le sont”, a déclaré Mme Vestager, qui s’exprimait en ouverture du “Web Summit” de Lisbonne devant un parterre d’entrepreneurs et d’investisseurs dans les nouvelles technologies.

“Grâce aux citoyens, il y a une pression énorme, à la suite des +Panama Papers+ et désormais des +Paradise Papers+ en faveur du changement pour plus de transparence”, a ajouté la Commissaire européenne.

Selon Mme Vestager, la réponse doit venir d’une information transparente des entreprises “pays par pays, sur leur activité, leur nombre d’employés, si elles y ont un chiffre d’affaires, si elles y payent leurs taxes, afin que nous sachions”.

Dix-huit mois après les “Panama Papers” portant sur la fraude fiscale, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), regroupant 96 médias de 67 pays, a commencé à dévoiler dimanche les “Paradise Papers”, qui lèvent le voile sur les circuits planétaires d’optimisation fiscale, le plus souvent légaux.

Selon les calculs effectués pour Le Monde et l’ICIJ par Gabriel Zucman, économiste français et professeur à l’université de Berkeley en Californie, l’évasion fiscale des entreprises et des grandes fortunes représente 350 milliards d’euros de pertes fiscales par an aux États du monde entier, dont 120 milliards pour l’Union européenne. Le manque à gagner pour la France atteint 20 milliards d’euros par an.

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