La Commission européenne a vu ses pouvoirs solidement renforcés en matière de discipline budgétaire des Etats. De quoi forcer une Belgique affaiblie à mettre fin à son indexation automatique des salaires ? Le ministre des Finances répond… sans répondre.
Le ministre des Finances a défendu mardi l’adoption récente, au niveau européen, de règles plus rigoureuses limitant drastiquement les déficits et l’endettement publics des Etats membres : “C’était dans les astres et assez incontournable”, a jugé mardi après-midi Steven Vanackere lors d’un échange de vues avec les députés membres de la commission des finances de la Chambre sur les nouvel arsenal européen de gouvernance économique.
Selon lui, ces objectifs sont “souhaitables” tant pour l’ensemble de l’Union européenne que pour la Belgique : “Avec un taux d’endettement qui avoisine les 100 % (Ndlr, du PIB en Belgique), on ne peut pas dire qu’on a bien géré les choses…”
Discipline budgétaire : vers la fin de l’indexation automatique des salaires ?
Suite à la crise de l’endettement qui menace la survie de l’euro, les pays européens ont depuis 2009 sérieusement renforcé la discipline budgétaire au niveau européen. Ils ont notamment considérablement renforcé les pouvoirs de la Commission européenne.
Si ses recommandations ne sont pas suivies d’effets, celle-ci peut dorénavant proposer de lourdes sanctions financières aux pays qui laissent déraper leurs finances publiques ou qui ne redressent pas leurs déséquilibres macroéconomiques.
Interrogé par la présidente de la commission, Muriel Gerkens (Ecolo), pour savoir si cela permettrait à la Commission européenne d’imposer à la Belgique la suppression de son mécanisme d’indexation des salaires, Steven Vanackere a répondu : “Je crois que non mais, si, de façon durable, un pays ne respecte pas les critères, il devra justifier son comportement et pourrait devoir payer des amendes.”
Si la Belgique souscrit aux objectifs définis au niveau européen, le ministre des Finances a toutefois précisé que le pays “continuerait à plaider pour un élément de souveraineté” en ce qui les solutions à y apporter.
Trends.be, avec Belga