Mondialisation: la Belgique peu impliquée dans les chaînes de valeur mondiales

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Ces 20 dernières années, la mondialisation est entrée dans une nouvelle phase, avec une production de plus en plus fragmentée en chaînes de valeur mondiales (CVM): des produits sont conçus dans un pays, assemblés dans un autre et composés de pièces fabriquées dans plusieurs pays.

Dans son rapport “Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2017”, publié jeudi, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) analyse dans quelle mesure ses membres parviennent à s’appuyer sur les compétences de la population et à les valoriser pour tirer profit des CVM. La Belgique semble peu intégrée dans le processus, pointe le document.

Il ressort que la Belgique fait partie des pays qui n’ont pas beaucoup développé les compétences pour relever les défis liés aux chaînes de valeur mondiales (CVM), mais qui possèdent les compétences pour se spécialiser dans des secteurs technologiquement avancés, au même titre par exemple que la Finlande, les Pays-Bas ou encore la Slovénie. Le pays a d’ailleurs renforcé sa spécialisation dans des secteurs de ce type, ce qui la place au-dessus de la moyenne de l’OCDE pour cette catégorie.

La Belgique, tout comme le Luxembourg, la République tchèque, l’Estonie et les Pays-Bas entre autres, ne participe pas de manière accrue aux chaînes de valeur mondiales, alors que cela peut déboucher sur des gains de productivité et avoir un impact sur l’emploi. En effet, “les pays qui ont pleinement adhéré aux CVM entre 1995 et 2011 ont bénéficié d’une forte accélération de la croissance de la productivité du travail dans l’industrie”.

Les données récoltées montrent aussi que les pays qui ont le plus amélioré les compétences de leur population ont renforcé leur participation aux CVM davantage que la moyenne (Chili, Pologne et Turquie, et, jusqu’à un certain point, Japon).

Les pays rivalisent de plus en plus par le biais de ces compétences, évoque encore le rapport. Et dans les chaînes de valeur mondiales, les compétences cognitives et la volonté d’apprendre jouent un rôle fondamental pour l’intégration internationale. Concernant ce domaine, la Belgique compte environ 15% de travailleurs souffrant d’un manque de compétences en littéracie (soit l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante en vue d’étendre ses connaissances et ses capacités) et/ou numératie (soit la capacité de comprendre et d’utiliser des données mathématiques dans la vie de tous les jours), ce qui reste moins que la moyenne de l’OCDE (+/-25%).

“Il est capital que les pays développent les compétences adéquates pour tirer parti des avantages des CVM et (…) s’assurent que les politiques publiques contribuent à favoriser l’amélioration des performances” dans ces chaînes de valeur, conclut le rapport. “Dans un monde confronté à des mutations profondes telles que la mondialisation et l’essor du numérique, il est indispensable d’adopter des mesures à long terme.”

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