Mise en garde sur les effets d’une paralysie budgétaire aux USA

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L’agence de notation financière SP Global Ratings a prévenu jeudi qu’une paralysie du budget américain risquait d’avoir “un effet papillon dévastateur” sur l’économie, au moment où le président républicain Donald Trump et l’opposition parlementaire démocrate jouent l’intransigeance.

A l’approche de la rentrée parlementaire de septembre aux Etats-Unis, le Congrès “a beaucoup d’échéances cruciales à respecter”, a rappelé SP. “En premier sur la liste: prolonger le financement des agences fédérales et relever le plafond de la dette du pays.”

Sur le premier plan, les démocrates, qui s’opposent à financer un mur à la frontière mexicaine comme le demande M. Trump, pourraient jouer l’intransigeance et provoquer un “shutdown” le 1er octobre, autrement dit l’arrêt du fonctionnement de l’administration fédérale, car ils détiennent une minorité de blocage au Sénat.

“Un +shutdown+ affecte non seulement Washington et ses employés mais a des retombées sur de multiples secteurs dans le pays”, a prévenu SP, estimant que cela pourrait amputer la croissance américaine d’au moins 6,5 milliards de dollars par semaine au quatrième trimestre.

Mais, selon l’agence, c’est surtout si la paralysie budgétaire s’ajoute à une impasse sur le second volet, le relèvement du plafond de la dette, que les conséquences seront dramatiques.

Là aussi, la date butoir est fin septembre, même si elle peut encore être ajustée à la marge. Faute de relèvement, les Etats-Unis pourraient être déclarés en défaut de paiement pour la première fois de leur histoire, ce qui risquerait une catastrophe sur les marchés financiers.

“Combiné avec un +shutdown+, un échec à relever le plafond de la dette serait probablement plus catastrophique pour l’économie que l’effondrement de Lehman Brothers en 2008”, assure SP. “Cela effacerait en grande partie la reprise réalisée depuis lors.”

Pour autant, l’agence en reste aux avertissements, jugeant qu’une paralysie budgétaire comme un échec sur le plafond de la dette “devraient tous deux être évités”.

Le dernier “shutdown” en date remonte à 2013 sous la présidence de Barack Obama et avait duré une dizaine de jours. Quant au plafond de la dette, la question avait inquiété les marchés à l’été 2011 face à de très dures négociations au Congrès, qui l’avait finalement relevé in extremis.

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