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Message à De Croo et Macron : faire peur aux gens n’est pas une politique de communication

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce livre publié par deux journalistes français et qui s’intitulait “un Président ne devrait pas dire ça…”.

A l’époque, c’était le résultat de 5 années d’entretiens privés entre François Hollande et ces 2 journalistes. L’ancien président pensait que ce livre allait magnifier sa politique, mais au contraire, ça l’a desservi au point qu’il ne s’est pas représenté au poste de président de la République. Au final, tous ceux et celles qui pensent que connaitre l’histoire permet d’éviter les erreurs du passé ont la preuve que c’est faux !

L’histoire n’enseigne rien aux hommes. Les Français et les Belges savent pourquoi depuis la semaine dernière. La raison ? D’un côté vous avez Emmanuel Macron qui a joué à faire peur à sa population en disant que c’était “la fin de l’abondance, de l’insouciance et des évidences”. Mais quelle erreur de communication. Non seulement les syndicats ont eu beau jeu de rappeler que 9 millions de français sont pauvres et n’ont jamais connu l’abondance citée par Emmanuel Macron. Et puis, plus globalement, les gens ne veulent pas que leur président leur dresse un panorama apocalyptique. Les médias et les réseaux sociaux s’en chargent déjà. Non, ce qu’ils veulent, ce sont des réponses, des solutions et non pas un commentaire de l’actualité.

Même tintamarre médiatique en Belgique : le Premier ministre nous annoncé que les 5 ou 10 prochains hivers seront très difficiles. Puis, basta, plus rien, aucun commentaire, aucune solution. Rien, nada. Certains se sont demandé si notre Premier ministre n’avait pas perdu une roue. Au point qu’Olivier de Wasseige, l’administrateur délégué de l’Union wallonne des Entreprises a déclaré à mes confrères de l’ECHO qu’il attendait autre chose de notre Premier ministre que d’être simplement “un oiseau de mauvais augure”.

Cette mauvaise communication, nous la payons cash si je puis dire. La preuve ? Thierry Bros, spécialistes des questions d’énergie ne dit pas autre chose aux ECHOS (France) : le gaz européen atteint les 320 euros le MWh alors qu’il était à 15 euros avant la crise. Mais au-delà des chiffres, le message envoyé par le marché, c’est que “les opérateurs du marché ne savent plus quoi faire, car depuis un an, ils intègrent une crise énergétique dans les prix, mais ils ne voient aucun changement de logiciel : ni chez les politiques ni chez les consommateurs”. Et ce spécialiste des questions énergétiques se pose même la question de savoir si “quelqu’un va se réveiller un jour”.

Autrement dit, l’inaction de nos dirigeants pousse aussi les prix de l’énergie vers le haut. Les lecteurs de ce “point final” savent que la vie est faite aussi de contrariété et de soucis. Dale Carnegie, sans doute le plus grand communicateur de tous les temps a consacré en 1953 un livre sur la manière dont “nous devrions cesser de nous inquiéter pour commencer à vivre”. C’est un livre que les gestionnaires de patrimoine et plus globalement les chefs d’entreprises devraient lire, car gérer les soucis, c’est leur lot quotidien.

Or, que dit notre célèbre Dale Carnegie ? Que notre problème, ce n’est pas l’ignorance, mais l’inaction ! C’est d’ailleurs tout le message du Christ dans le Sermon de la Montagne. En attendant de voir si nos politiques vont relire leurs classiques, les citoyens économisent : et comme dirait Philippe Bouvard, ils mettent l’argent de côté pour en avoir devant soi !

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