Malgré inflation et ralentissement, près de 140.000 emplois seraient créés chez nous en deux ans

Eva De Bleeker, secrétaire d'Etat au Budget.

Malgré une inflation à des sommets et un climat économique incertain, qui entraînent un ralentissement de la croissance, près de 140.000 emplois devraient être créés au total en Belgique au cours des années 2022 et 2023, ressort-il des dernières prévisions économiques du Bureau du Plan, publiées jeudi.

Dans le détail, en moyenne annuelle, la progression de l’emploi intérieur serait particulièrement soutenue cette année (+100.000 personnes) mais ne dépasserait pas 39.000 personnes l’an prochain. Le taux d’emploi augmenterait dès lors pour passer de 70,6% en 2021 à 72,4% en 2023, encore loin toutefois de l’objectif de 80%.

Le Bureau du plan constate que malgré la forte hausse des prix des matières premières et les perturbations des chaînes d’approvisionnement, la croissance du produit intérieur brut (PIB) belge a “bien résisté” au premier trimestre de 2022 (0,5%) avant de s’affaiblir, tout en demeurant positive au deuxième trimestre (0,2%). Elle devrait se maintenir au troisième trimestre (0,2%) mais la flambée de l’inflation devrait peser le plus lourdement sur l’économie belge lors du quatrième trimestre de 2022 et du premier trimestre de 2023, “au cours desquels la croissance économique serait à l’arrêt”. Il en résulterait une croissance économique de 2,6% cette année et de 0,5% en 2023. C’est donc bien moins que la croissance de 1,3% attendue encore en juin dernier pour 2023 par le Bureau fédéral du Plan.

Consommation à l’arrêt

Après plusieurs trimestres de croissance, notamment dans un contexte de reprise post-Covid, la croissance de la consommation des particuliers serait à l’arrêt au cours de ce troisième trimestre et cette situation devrait perdurer au dernier trimestre de cette année et au premier de 2023.

Quant à l’inflation, elle devrait s’élever, en moyenne, à 9,4% en 2022 puis légèrement ralentir en 2023, atteignant 6,5%. La croissance de l’indice santé serait quant à elle légèrement inférieure à l’inflation en 2022 (9,1%) et légèrement supérieure en 2023 (7,0%). Ces différences de croissance s’expliqueraient par les prix de l’essence et du diesel, qui augmentent en 2022 et retomberaient en 2023.

Entre la mi-2021 et la mi-2023, l’indice santé devrait augmenter d’environ 18%. Quant à l’indice pivot (qui augmente par paliers de 2%), il serait, selon les prévisions du Bureau du Plan, dépassé pas moins de neuf fois durant cette même période.

Dans une réaction à ces nouvelles prévisions économiques, la secrétaire d’État au Budget Eva De Bleeker confirme que le gouvernement fera le nécessaire pour protéger citoyens et entreprises face à la crise énergétique. “Cela inclut, comme à l’époque de la crise corona, les dépenses de crise”. Mais, souligne la secrétaire d’Etat: “la réalité économique et budgétaire actuelle nous obligera à rendre toutes les mesures d’aide aussi ciblées et efficaces que possible.

Mme De Bleeker rappelle également l’importance de réduire le déficit budgétaire structurel qui existait avant la crise actuelle et la crise sanitaire, et représente “un problème distinct.”

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