Maintenir Tihange pourrait coûter beaucoup d’argent au gouvernement

© BELGA

Quelque 144.000 euros. Voilà, selon l’évaluation du quotidien De Morgen, le montant de la facture que le gouvernement fédéral doit à Electrabel et à EDF depuis le Nouvel An. C’est la conséquence d’un accord conclu entre le gouvernement Di Rupo et les deux entreprises en octobre 2013 afin de prolonger l’activité de la centrale nucléaire Tihange 1 de dix ans.

Electrabel et EDF ont accepté de prendre en charge les travaux de rénovation obligatoires que nécessite la centrale et qui sont évalués à 600 millions d’euros. En échange, elles reçoivent un prix minimum de 41,80 euros par MWh produit.

Cet accord évite à notre pays d’être menacé par une pénurie d’électricité car, sans Tihange 1, les risques de pénurie seraient réels.

Mais le gouvernement risque à présent une véritable désillusion financière. Depuis le Nouvel An, le prix de l’électricité est en effet passé sous la barre des 41,80 euros et les observateurs estiment qu’il pourrait encore baisser.

De Morgen s’est appuyé sur les chiffres de l’entreprise de consultance Zero Emissions.

Aucun prix garanti

La convention conclue début 2014 le gouvernement fédéral d’une part, et Electrabel (GDF Suez) et EDF Belgium d’autre part, sur la prolongation de 10 ans de la durée de vie du réacteur Tihange 1, ne prévoit aucunement un prix garanti par MWh produit, a réagi mercredi Electrabel.

Electrabel rectifie dans un communiqué que la convention, qui fixe le cadre requis pour engager les investissements nécessaires à la prolongation de la durée de vie de Tihange, “ne prévoit aucunement comme affirmé par le bureau ‘Zero Emission Solutions’ un prix garanti par MWh produit”.

“La convention prévoit un cadre juridique qui permet aux partenaires privés de couvrir prioritairement leurs coûts opérationnels, leurs investissements et leur donne une perspective de rémunération raisonnable avant paiement d’une redevance à l’Etat belge. Le calcul de cette redevance est soumis à une vérification annuelle par la CREG (la commission de régulation de l’électricité et du gaz, ndlr). Le mécanisme arrêté est donc bien celui d’un partage de marge et certainement pas d’un prix garanti”, détaille encore Electrabel, tout en martelant qu'”in fine, le risque économique et industriel est totalement à charge des partenaires privés.”

Partner Content