Les salaires en Belgique augmentent près de 6% plus vite que dans les pays voisins
Les coûts salariaux horaires en Belgique augmenteront de 5,7% de plus que la moyenne des pays voisins sur la période 2020-2024. Il n’y a dès lors pas de marge pour que les salaires augmentent en plus de l’inflation, ressort-il du rapport sur le sujet du Conseil central de l’économie publié mardi.
Le “Rapport technique 2022 sur la marge maximale disponible pour l’évolution du coût salarial” constitue traditionnellement le point de départ des négociations salariales bisannuelles entre employeurs et syndicats. Le document examine la marge disponible pour la majoration des salaires en plus de l’indexation. S’ensuivent alors des négociations entre les partenaires sociaux, qui peuvent déboucher sur un accord interprofessionnel.
Il était toutefois déjà clair depuis un certain temps qu’il n’y aurait pas de marge salariale pour la période 2023-2024. Les syndicats protestent avec véhémence contre cette situation. Une journée d’actions et de grève interprofessionnelle à l’appel de la CSC et de la FGTB est d’ailleurs prévue mercredi. Les employeurs affirment, de leur côté, que la situation est dramatique pour de nombreuses entreprises du fait des seules indexations automatiques.
Le rapport publié mardi confirme officiellement qu’il n’y a donc pas de marge. Celle-ci est même négative, souligne le Conseil central de l’économie. Pour en arriver à cette conclusion, il a comparé, d’une part, les indexations attendues en Belgique, un terme correcteur (1,9%, ce qui correspond au handicap du coût du travail qu’il y avait en 2022, ndlr) et une marge de sécurité de 0,5% avec, d’autre part, l’évolution attendue du coût salarial horaire dans les pays voisins.
Le Groupe des Dix, principal organe consultatif réunissant syndicats et employeurs, avait déjà annoncé lundi qu’il n’avait pas trouvé d’accord sur la norme salariale. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement.