Les responsables politiques sont “passés à côté” des tensions qui annonçaient les “gilets jaunes”

Christophe Castaner a regretté mercredi “qu’on n’ait pas assez écouté les préfets”, concédant que les responsables politiques sont “passés à côté” des inquiétudes que ces derniers avaient fait remonter et qui “pré-annonçaient la crise des +gilets jaunes+”.

Interrogé sur BFMTV et RMC sur ses regrets dans la gestion du mouvement, le ministre de l’Intérieur a reconnu que “les préfets, qui étaient les premiers à l’automne à faire état de cette tension sur les territoires” n’avaient “pas été assez écoutés”.

“Ils avaient fait remonter des inquiétudes” et “globalement nous sommes passés à côté, nous les responsables politiques, et j’en fais partie”, a-t-il ajouté, dans une forme de mea culpa.

“Peut-être effectivement que nous n’avons pas assez montré la capacité du ministère de l’Intérieur, qui est partout sur le territoire, c’est le service public le plus proche de tous les Français entre les policiers, les gendarmes, les services de la préfecture, les sapeurs-pompiers”, a-t-il développé.

S’il a reconnu “une colère légitime qu’il fallait entendre” de la part des “gilets jaunes”, Christophe Castaner a rappelé, face aux accusations de “violences policières”, que “les forces de l’ordre sont légitimes quand elles s’engagent” face à “des hommes et des femmes dans le pays qui veulent faire tomber la République”.

Le ministre de l’Intérieur a également appelé à ne pas “comparer” les blessures des manifestants et des forces de l’ordre: “il y a d’un côté la police, la gendarmerie, légitimes à utiliser la force et de l’autre, il y a des gens qui sont venus porter la violence. On n’est pas dans un combat de bandes”.

Lundi, Emmanuel Macron, tout en louant le “travail remarquable des forces de l’ordre”, avait concédé qu’il y avait pu avoir des “erreurs avec des gens qui n’étaient pas” violents et appelé à “changer la manière d’assurer la sécurité pour réduire très fortement le nombre de blessés”.

Selon les “gilets jaunes”, 23 personnes ont été éborgnées depuis le début du mouvement le 17 novembre, cinq ont perdu une main, un a été amputé d’un testicule, un a perdu l’odorat et une “dizaine” de manifestants ont eu d’autres blessures graves (à la mâchoire, au pied…).

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur à la mi-mai, 2.448 blessés ont été recensés côté manifestants et 1.797 parmi les forces de l’ordre, sans plus de précisions sur la gravité des blessures.

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