Trends Tendances

Les religieux du PTB, Jean Yanne et le coq Chantecler

Des générations de journalistes ont appris que lorsque l’actualité n’a pas de talent, il faut lui en donner. Les politiques francophones ont cru lui en donner entre Noël et Nouvel An lorsqu’ils ont fustigé l’interview conjointe accordée par Peter Mertens, le président du PTB, et Tom Van Grieken, le jeune président du Vlaams Belang, à l’hebdomadaire dominical flamand “De Zondag”.

Quel intérêt de fustiger un débat démocratique ? Sous prétexte qu’il y a un cordon sanitaire dans le sud du pays contre les idées de l’extrême droite ? La bonne blague ! Surtout que Peter Mertens n’a pas mâché ses mots à l’encontre d’un parti ouvertement raciste. Je ne m’attarderai pas sur le Vlaams Belang. Sa nocivité est avérée et son discours nauséabond. En revanche, pourquoi le cacher, l’absence du PTB au pouvoir en Wallonie et à Bruxelles est la meilleure nouvelle de l’année 2019.

La raison ? La Belgique n’a pas besoin de religieux au pouvoir. Je m’explique: si le nazisme et le fascisme n’ont pas survécu à Hitler et Mussolini (sauf quelques ersatzs), en revanche, Marx, Trostky, Staline et Castro font encore des émules à Liège, Mons ou Charleroi. Par le passé, l’écrivain Guy Sorman avait déjà essayé de comprendre les ressorts de cette résurrection de ” naïfs persistants “. Comment appeler autrement la séduction du communisme après les millions de morts infligés par cette ” religion ” séculaire ?

Premier constat, les électeurs du PTB n’ont pas lu dans leur écrasante majorité le livre saint : Le Capital. Ce n’est pas du mépris, mais ce livre est ardu et sa lecture nécessite de prendre un mois de congé pour en saisir les subtilités. Mais qu’à cela ne tienne, pour l’électeur séduit par le discours du PTB, le pitch électoral remplace avantageusement une lecture laborieuse. En gros, ses malheurs quotidiens ne sont que la conséquence de conflits entre classes sociales. En d’autres mots, comme l’électeur du PTB ne fait pas partie de la classe dominante, le marxisme l’aide à supporter sa condition et à trouver une explication à son malheur. Le parti devient sa famille de substitution. Miracle, l’électeur séduit (trompé) ne doit plus penser par lui-même. C’est ultra réconfortant, surtout pour ceux et celles à qui pèsent la responsabilité et la liberté personnelles. Le réconfort est bidon, mais ça marche.

L’humoriste Jean Yanne disait que ce qui le rendait méfiant, ce sont “les garagistes qui ont les ongles propres”.

L’autre force du communisme, donc du PTB, c’est de désigner un ennemi de classe, un adversaire commun : le riche. Or, selon Guy Sorman, la haine est un rassembleur puissant des individus désemparés devant leur responsabilité personnelle. Autrement dit, les ressorts psychologiques du communisme (envie, jalousie, haine de classe) sont profondément enracinés dans la nature humaine. Résultat, le communisme est, hélas, là pour durer auprès d’une frange de la population mal informée. Pourtant, le bilan du communisme est un désastre. Les Russes dans les années 1920, les Chinois dans les années 1950, Cuba et le Venezuela encore plus tard, tous ont voulu démontrer la primauté de l’idéologie sur l’économie. Résultat ? La misère de masse et des millions de pauvres.

L’humoriste Jean Yanne disait que ce qui le rendait méfiant, ce sont ” les garagistes qui ont les ongles propres “. Manière polie de dire qu’il faut se méfier des politiques qui n’ont pas eu les mains dans le cambouis de l’économie réelle. Qui, au PTB, a déjà dirigé avec succès une entreprise ? Au final, les dirigeants de ce parti sont comme le coq Chantecler d’Edmond Rostand. Le coq croit qu’en chantant, il fait lever le soleil. Il y a cru longtemps. Jusqu’au matin où Chantecler fait la grasse matinée et découvre à son réveil que le soleil s’est levé… sans lui ! Résultat : le coq devient la risée des animaux de la ferme. Nos coqs du PTB devraient se souvenir qu’il n’est pas possible de diriger l’économie.

Il faut être religieux pour croire qu’un “Grand Planificateur” pourrait y arriver. L’histoire des 100 dernières années démontre la vanité de cette idée. En revanche, à défaut de contrôler l’économie (les rouages sont trop complexes), un gouvernement a le pouvoir de la détruire par de mauvaises décisions. Merci au gouvernement en place de démontrer que la Wallonie ne sera pas le nouveau Cuba, le soleil en moins.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content